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Discours d’ouverture « Bienvenue aux délégué-e-s et invité-e-s » prononcé par Laurent HEREDIA

Cher(e)s Camarades,

Comme le dirait le Héro local, bienvenue à Nantes !

J’espère que le voyage pour venir jusqu’ici s’est passé sans encombre, que celles et ceux arrivés hier soir ont pu déjà profiter de la douceur nantaise et de son accueil.

Il me revient la tâche délicate d’ouvrir ce 6ème congrès de notre fédération. Je ne pourrais entamer le protocole sans revenir très succinctement sur la situation sociale dans nos champs professionnels.

La continuité de la lutte des travailleurs et des retraités de nos champs fédéraux depuis des mois, voire des années, me permet de qualifier le 6ème congrès comme étant un congrès de lutte au cœur de l’avenir de nos entreprises, de nos emplois, de nos garanties collectives et pour un salaire décent !

Nous voilà toutes et tous réunis dans la cité internationale des congrès de Nantes. Une semaine de congrès où de nos débats découleront nos orientations et nos démarches collectives pour l’amélioration sociale des travailleurs de l’énergie et des mines. Charge à nous, certainement, de perpétuer et intensifier l’érubescence de notre démarche syndicale.

Avant de venir au concret du démarrage de nos travaux, permettez-moi quelques conseils avisés afin de vous donner quelques clefs essentielles de la vie nantaise…

Tout d’abord, celles et ceux désireux de rencontrer « Lulu la Nantaise » devront se rendre à Saigon… et point de vol direct depuis l’aéroport de Nantes, certains de prier Notre Dame des Landes que cette liaison survienne à l’avenir…

Pour celles et ceux accros des références musicales, le château sur l’autre rive de la Loire n’est pas la fameuse prison chantée par le groupe Try Ann d’où s’échappait un non moins célèbre prisonnier suite aux faveurs de la fille du geôlier… Au cas où cette histoire donnerait des ailes de liberté à certains délégués, sachez que le service d’ordre est vigilant !

Pour le coup, cette introduction devient un vrai amphigouri depuis quelques paragraphes…

Alors, avant de subir de vives objurgations de celles et ceux qui piétinent en coulisses, permettez-moi d’ouvrir officiellement les travaux du 6ème congrès de la FNME CGT !

Il me reste une tâche à accomplir, le vote de la première présidence à main levée afin que je cède ma place aux travaux de notre congrès.

Comme vous l’avez certainement entendu, j’avais trois mots à placer… Pour leur définition on se verra à la pause.

Donc, nous vous proposons pour la première présidence :

Président : Gael FAROU

Assesseur 1 : Adeline CHAUMET

Assesseur 2 : Philippe PAGE LE MEROUR

Un vote à main levée avec au bout le mandat.

Bon congrès à toutes et tous !

Rapport : " Ouverture des travaux " présenté par Gaël FAROU

Cher-e-s Camarades,

Maintenant que le congrès est ouvert et que vous avez élu la première présidence, nous devons accomplir quelques formalités statutaires.

Mais avant, je veux rappeler, à toutes et à tous les délégué-e-s, les différentes étapes de préparation du congrès qui ont été décidées par les syndicats dans les Conseils Généraux de la Fédération.

La Direction Fédérale a statutairement la responsabilité d’organiser la préparation du congrès, c’est donc elle, lors de sa séance du 4 février 2016, qui a fixé la date, le lieu puis convoqué et lancé la préparation du 6ème congrès.

Lors de sa séance des 2 et 3 mars 2016, la Direction Fédérale a mis en place un Collectif d’Animation et d’Impulsion, animé par Virginie GENSEL-IMBRECHT et Sébastien MENESPLIER.

Ce « CAP Congrès » est composé de 7 commissions :

  • Une commission « Organisation », animée par Jean-Philippe BUCHON,
  • Une commission « Communication » animée par Stéphane TISON et Hugues CHAVAROCHE,
  • Une commission « Mandats et Votes » animée par Olivier TITRENT,
  • Une commission « Initiative Europe/Internationale » animée par Laurence HOEFFLING,
  • Une commission « des écrits » animée par Sébastien MENESPLIER et Laurent HEREDIA,
  • Une commission « Direction Fédérale » animée par Laurent LANGLARD et Gaël FAROU
  • Une commission « Modification des Statuts » animée par Claude POMMERY.

Les commissions travaillent depuis plus d’un an pour préparer ce congrès.

Dans le processus de préparation de ce 6ème congrès et afin de favoriser les débats avec nos syndiqué-e-s, le Conseil Général des 23 et 24 mars 2016 a décidé de convoquer des forums de préparation.

Entre juin et septembre 2016, nous avons tenu 10 forums dans 10 villes de France avec l’ambition de réunir un maximum de militant-e-s et de syndiqué-e-s.

Sur la base d’un rapport commun, nous avons eu l’occasion de débattre avec des centaines de syndiqué-e-s et militant-e-s.

Les débats furent riches, parfois passionnés. La nécessité de travailler encore plus sur notre qualité de vie syndicale, notre proximité avec les salarié-e-s et retraité-e-s est remontée fortement. Virginie GENSEL-IMBRECHT y reviendra dans son rapport dans quelques instants. Les débats des forums furent le socle qui a permis de construire les écrits de ce congrès.

Ensuite, les écrits ont fait l’objet d’un premier aller/retour avec les syndicats et les syndiqué-e-s. La version 1 a été envoyée le 15 décembre 2016 pour amendements. Ce sont quelques 319 amendements émanant de 17 syndicats qui sont remontés à la Fédération. 115 ont été retenus ou retenus modifiés sur les parties I à V.

Avant d’en venir à nos obligations statutaires en ce début de congrès, je tiens à souligner que la préparation s’est déroulée dans un contexte de lutte sociale. Tout d’abord une lutte d’ampleur contre la loi travail au printemps-été 2016 et ensuite, la lutte, que nous vivons plus particulièrement dans les Industries Electriques et Gazières :

  • pour des augmentations de salaires,
  • pour l’emploi,
  • pour l’avenir de nos activités sociales,
  • pour l’avenir de nos entreprises,
  • pour le Statut et les garanties collectives de milliers de salariés…

Bref, des luttes qui permettent aux salarié-e-s de se soulever, d’exprimer leur inquiétude et leur ras le bol face à la loi de jungle dictée par le système capitaliste.

Si nous pouvons être fiers que la CGT permette à des milliers de salarié-e-s de trouver le chemin de la dignité et de l’espoir des jours heureux, nous devons également être conscients que notre organisation a rencontré des difficultés pour être à la fois sur le terrain des luttes et celui de la préparation de ce 6ème Congrès.

D’ailleurs, nombre de syndicats nous ont fait part de ces difficultés.

Alors, même si un congrès est un instant démocratique où il est important de se parler vrai, il faut prendre en compte dans notre analyse et dans nos débats de cette semaine les difficultés que nous avons toutes et tous rencontrées lors de la préparation de cet événement.

Nous devons maintenant élire le bureau du congrès. Le bureau du congrès exerce un rôle de direction de la Fédération pendant le congrès, tant sur les sollicitations extérieures que sur les conditions d’exercice de la démocratie pendant les travaux du congrès.

Nous vous proposons un bureau de 19 membres, composé de 9 femmes et 10 hommes : Virginie GENSEL-IMBRECHT, Elvida Arnaud, Josie GEORGEL, Muriel Marcilloux, Soraya LUCATELLI, Karen ROSSI, Rachel NEIS, Virginie GONZALES, Laurence Hoeffling, Sébastien MENESPLIER, Jean-Philippe BUCHON, Hugues CHAVAROCHE, Gaël FAROU, Laurent HEREDIA, Laurent LANGLARD, Stéphane Tison, Olivier TITRENT, Franck TRAVERSARI, Claude POMMERY

Je vous propose l’animation du bureau du congrès par Franck TRAVERSARI.

Je vous propose que la première réunion du bureau ait lieu à la pause de 16h00 dans la salle du bureau située dans « l’espace commissions » afin de caler au mieux son fonctionnement. Puis celui-ci se réunira chaque matin à 7h45 et autant que de besoin.

Nous avons maintenant à élire les commissions de travail du congrès qui s’appuient sur les camarades qui ont travaillé à la préparation de ce congrès.

Commission « Mandats et Votes »

La commission « Mandats et Votes » a œuvré au pré-mandatement et au mandatement. Elle doit arrêter le nombre de voix, dont dispose le congrès, lors de sa première réunion qui se tiendra dans la salle « Mandats et Votes » située dans « l’espace commissions », dès la fin des formalités statutaires que nous sommes en train d’accomplir.

La commission « Mandats et Votes » présentera son rapport dans l’après-midi sur la représentation des syndicats et des syndiqué-e-s au congrès et aura à valider vos votes tout au long du congrès.

Voici la proposition de composition de cette commission : Maryline PICHON, Yvan BOHNOMME, Marc PAUTOT, Bruno PREPOLESKI, Olivier TITRENT animée par Olivier TITRENT

Commission « Modification des Statuts »

Cette commission aura en charge la rédaction définitive des articles tels que vous les aurez décidés.

Voici la proposition de composition de cette commission : Richard CAUDY, Alain LEMASSON, Pascal LACROIX, Guy CLERAUX, Claude POMMERY animée par Claude POMMERY

Commission des « Ecrits »

Cette commission aura en charge la réécriture des textes pour intégrer les différents amendements et modifications que vous aurez actés pendant les débats.

Cette commission se réunira autant que de besoin sur convocation de son animateur dans la salle « commission des écrits » située dans « l’espace commissions ».

 

Voici la proposition de composition de cette commission : Elvida ARNAUD, Jocelyne BOYER, Marie-Claire CAILLETAUD, Soraya LUCATELLI, Valérie GONCALVES, Eric BUTTAZZONI, Thierry CHEVALLIER, Gilles GOURON, Laurent HEREDIA, Pierre PETIT, Thierry RAYMOND, Eric THIEBAUT, Alain VASSAUX, Thierry ZEHNDER animée par Laurent HEREDIA

Résolution d’actualité

En ce qui concerne la rédaction de la résolution d’actualité, je vous propose la mise en place d’un groupe de travail qui sera animé par Loïc DELPECH. Ce groupe de travail soumettra une proposition de résolution au congrès, qui en débattra puis votera cette dernière.

Afin de favoriser son fonctionnement, sa réactivité et son efficacité, nous proposons de limiter ses membres à 10 maximum.

En ce qui concerne la commission des « Candidatures », elle se réunira, mercredi soir de 19h30 à 21h00 en salle plénière. Je vous rappelle qu’elle est statutairement composée d’un membre par syndicat et des membres de la Direction Fédérale sortante. Chacune et chacun des participants devra être muni du mandat de son syndicat. Pour se faire, chaque syndicat présent recevra mercredi matin, un coupon d’invitation transmis par l’animatrice ou l’animateur de sa région fédérale. L’accès à la salle de la commission se fera sur présentation de ce coupon d’invitation.

Cette commission sera animée par la commission « Direction Fédérale ».

Présidence des séances

Afin de finir cet intermède de vote à main levée, je vous propose d’élire maintenant toutes les présidences de séances du congrès, en une seule fois.

Pour rappel, la 1ère séance est présidée par moi-même assisté d’Adeline CHAUMET et de Philippe PAGE LE MEROUR.


Séance 2, lundi après-midi

Présidence : Marie-Christine NADEAU

Assesseur : Julien LAMBERT

Séance 3, mardi matin

Présidence : Elvida ARNAUD

Assesseur : Marc PAUTOT

Séance 4, mardi après-midi

Présidence : Richard CAUDY

Assesseur : Karen ROSSI

Séance 5, mercredi matin

Présidence : Marie-Claire CAILLETAUD

Assesseur : Mathieu PINEAU

Séance 6, mercredi après-midi

Présidence : Bruno PREPOLESKI

Assesseur : Marilyne PICHON

Séance 7, jeudi matin

Présidence : Fabrice GUYON

Assesseur : Laurence PELTA

Séance 8, jeudi après-midi

Présidence : Muriel MARCILLOUX

Assesseur : Yves LEDOUX

Séance 9, vendredi matin

Présidence : Ghistaline GIOANNI GUILIELMO

Assesseur : Laurent KIM

Avant de passer au déroulement des travaux du congrès, en votre nom à toutes et à tous, je tiens à saluer les invités présents, avec nous, aujourd’hui et pour toute la semaine :

  • François DUTEIL, Ancien Secrétaire Général de la Fédération et Président de l’IHSME
  • Jean-Paul ESCOFIER, Ancien dirigeant de la Fédération
  • Jean-Paul FOSSIER, Ancien dirigeant de la Fédération
  • Louis MONNERON, Ancien dirigeant de la Fédération
  • Pascal FOURNET, Membre de la Commission Exécutive Confédérale
  • Jean-François COULIN, Président du Comité de Coordination des CMCAS
  • Ralph MOUILHOU, Secrétaire Général de la Chambre Syndicale de l’Energie CGT de la Martinique
  • Mickael AGRICOLE, Secrétaire Général Adjoint du Syndicat CGT de la Martinique
  • Mario EDOUARD, Secrétaire Général du Syndicat CGT de la Guadeloupe
  • Davy RIMANE, Secrétaire Général de l’Union des Travailleurs Guyanais CGT de l’Eclairage
  • Patrick HOARAU, Secrétaire Général de CGTR EDF de La Réunion
  • Halima ALI CHARIF, Secrétaire Général CGTMA EDM de Mayotte
  • Mohamadi BEN SOUFFOU de la CGT Mayotte

Je tiens également à vous préciser pour les débats autour des enjeux internationaux de jeudi, qu’un dispositif de traduction sera mis en place. La traduction des intervenants internationaux sera retransmise dans la salle. Afin de faciliter le travail des traducteurs, je vous invite, lors de vos interventions, à parler avec un rythme raisonnable.

Pour terminer, il nous reste à voter le déroulement des travaux du congrès que vous avez dans le cahier du délégué mais également, les règles de vie du 6ème congrès et l’organisation des débats qui ont déjà fait l’objet d’une validation des syndicats lors du Conseil Général des 15 et 16 mars 2016.

Je tiens à préciser que la commission des écrits a procédé à des réajustements. Ceux-ci permettent d’avoir un déroulé cohérent en fonction des textes à débattre et des moments où auront lieu les votes. Ces réajustements ne permettent pas les votes dans un ordre croissent. Dans le déroulé du cahier du délégué, les votes 2 et 3 sont inversés. Un erratum sera distribué sur siège afin de vous donner la lisibilité sur les moments des votes.

Les interventions se feront sur inscription préalable à déposer dans l’urne qui est à votre disposition, auprès de l’aide à la présidence. Les débats auront un horaire de début et de fin pour les dépôts de demande d’interventions. Les Présidentes et Présidents de chaque séance vous indiqueront les horaires de fin d’inscription pour chaque débat. A partir de maintenant, je déclare ouvert le début les demandes d’inscription pour l’ensemble des débats.

Vous avez dans vos sacoches les formulaires d’inscription pour chacun des débats ainsi qu’une fiche de résumé de vos interventions qui seront retranscrites dans les actes du congrès. Ces comptes rendus d’intervention sont à remettre au plus tôt à vos responsables de délégation qui les feront passer également à l’aide à la présidence.

Le rôle de l’aide à la présidence, composée de Francis MENDEZ, Jean-Sébastien CHONE et Olivier DECOCQ, est d’aider et d’assister les présidences et animation de séance en lien avec la commission « des écrits » tout en coordonnant le déroulement du congrès avec la commission communication qui gère la régie son, vidéo, lumière et les nombreuses vidéos et incrustations diffusés sur écrans.

Je vous invite donc, dès maintenant, à venir déposer vos demandes d’intervention sur le bilan d’activité et le préambule des documents d’orientations. La clôture du dépôt de ces demandes d’intervention sera effective à 12h30 ce jour.

Le temps d’intervention pour les débats sur inscription est de 4 minutes et de 3 minutes pour les débats interactifs. Vous pourrez voir s’écouler le temps, en même temps que tout le congrès, sur les écrans de chaque côté de la scène.

La gestion des prises de parole, pour les quelques 22 heures de débat programmées pendant notre congrès, aura pour objectif de permettre au plus grand nombre d’entre vous d’intervenir, en ayant en tête que ce temps de débat pourrait permettre 370 interventions.

Pour l’organisation des débats, il est proposé de prioriser les syndicats n’étant pas encore intervenu. Cette priorisation s’effectue par thématique. Pour schématiser, un syndicat ne ré intervient que lorsque les autres syndicats inscrits sont passés.

Cette clause n’est pas effective pour les débats interactifs qui se font derrière les quatre micros.

Afin de mieux organiser les interventions et de favoriser les temps d’interventions, il est proposé aux syndicats qu’ils essaient de structurer leurs interventions en commençant par l’objet de leur intervention et en finissant par l’argumentation.

Vous l’avez vu, les travaux de notre congrès sont denses, le respect des temps de parole et des horaires sera donc essentiel pour une bonne tenue de nos débats. Pour cela, il sera nécessaire d’ouvrir tous les jours les travaux à 8h30 précises.

Les votes à main levée se feront en rendant visible votre mandat.

Concernant les votes par mandat, ceux-ci seront dépouillés par lecture optique et feront l’objet d’une explication au congrès, en amont du premier vote, par l’entreprise qui gère cette prestation.

J’en termine sur l’état d’esprit qui doit animer chacune et chacun d’entre nous dans ce qui représente un temps fort de notre vie démocratique.

Le congrès est un moment de débats et d’échanges intenses qui peuvent être parfois vifs et passionnés mais nous devrons en permanence rester dans le respect que l’on se doit entre syndiqué-e-s dans la CGT.

Dans le même état d’esprit, nos travaux accueilleront différent-e-s invité-e-s, tout au long de la semaine, que nous proposons de saluer dans le respect que l’on doit à ces personnes, hommes et femmes, invité-e-s par la FNME CGT.

J’invite maintenant les délégué-e-s à voter à main levée le fonctionnement et le déroulement des travaux de notre 6ème congrès.

Je nous souhaite de bons travaux.

Intervention des Syndicats de la région Pays de Loire prononcée par Jean-Marc BOZZANI

Bonjour à toutes et à tous

Bienvenue au 6ème congrès de notre Fédération Nationale Mines et Energie CGT

Les syndicats des mineurs d’ardoise, d’uranium, le syndicat de Clemessy, les syndicats des IEG de la région Pays de Loire vous remercient de la confiance que vous nous avez accordée en choisissant Nantes pour la tenue de cet événement important dans la vie des syndicats et de leur fédération.

Comme vous l’aurez remarqué, malgré la réputation d’un certain crachin nantais, c’est avec un large soleil que les syndicats de la région ont souhaité vous accueillir pour que nous disposions de la vitalité nécessaire durant cette semaine de travaux syndicaux pour affronter les politiques ultralibérales qui se développent sur toute la planète, générant des régressions sociales, du chômage, des répressions syndicales, des guerres, des famines, des migrations, la xénophobie et une dégradation continue de l’environnement.

Nous tenons à saluer fraternellement toutes celles et ceux qui s’organisent syndicalement, qui luttent pour gagner une juste répartition des richesses au profit des salarié-e-s et retraité-e-s, ainsi que celles et ceux qui luttent pour le développement des services publics utiles aux besoins des populations.

Un clin d’œil donc à tous les grévistes et à nos camarades Guyanais toujours dans la lutte.

Nous sommes heureux d’accueillir tous les délégué-e-s, tous les invité-e-s et les partenaires de ce congrès, ainsi que le personnel de notre fédération, et remercions la cité des congrès et la ville de Nantes pour son accueil.

C’est un honneur d’accueillir les délégué-e-s des différents pays ou continents, notamment à Nantes, premier port négrier à l’époque du triangle d’or.

Notons qu’aujourd’hui, dans cette même région, les électriciens et gaziers ont, avec leur comité d’entreprise, la CCAS, accueilli 47 réfugiés qui disposent d’accompagnement dans leurs démarches et de cours pour connaître notre langue.

C’est une vraie richesse que d’accueillir et d’aider des citoyens qui sont malheureusement obliger de fuir leur pays, du fait des conflits armés, des pillages de leur économie, ou des changements climatiques, ne l’oublions pas ! Développons les solidarités

Nous avons beaucoup à apprendre de l‘histoire et de la culture des autres peuples.

N’est-ce pas Ban Ki Moon, l’ancien secrétaire de l’ONU qui affirme que le pays qui fait référence dans le monde en termes d’éducation, c’est Cuba ! Oui Cuba !

Ce pays sans racisme, où chaque citoyen a accès au logement, à l’alimentation, à l’énergie et à la paix.

D’ailleurs, permettez-nous de rendre un hommage à Fidel Castro qui nous a quittés en cette fin d’année 2016.

Mais à Cuba comme dans tous les autres pays, d’autres militantes et militants prennent la relève.

Unissons nos forces, profitons de ce congrès pour tisser des liens et des coopérations.

Mais revenons rapidement sur l’histoire de Nantes et de la Loire Atlantique.

C’est à Nantes que la Loire, le dernier fleuve sauvage de l’hexagone, se sépare entre sa partie maritime et sa partie fluviale.

C’est le pont Anne de Bretagne, à la hauteur des anciens chantiers navals, qui vient marquer la limite de ces deux Loire.

Le site sera faiblement occupé pendant le néolithique. Les habitants de l’époque préférant le littoral de la presqu’île guérandaise.

C’est avec le peuplement de la Gaulle par les Celtes que Nantes va prendre son essor et trouver son nom avec le peuple gaulois des Namnètes qui deviendra Nantes.

C’est après la conquête romaine que l’activité portuaire se développe au nord et au sud de la Loire.

Eh oui ! Ici pas de rive gauche ni de rive droite… C’est SUD LOIRE/ NORD LOIRE.

Nantes développera l’activité de son port sur deux axes : Le commerce et la construction navale.

La période moyenâgeuse fut très tumultueuse entre les invasions vikings, angles, saxonnes, normandes et les luttes entre francs et bretons.

C’est Alain Barbetorte qui va à la tête des troupes bretonnes repousser les vikings et mettre la ville définitivement à l’abri pour cette période…

Et ce fut l’épisode du roi Arthur puis celle d’Anne de Bretagne et de sa fille Claude épouse de François 1er du royaume de France qui verra se sceller en 1 532 les liens entre la France et la Bretagne.

La Loire, l’activité portuaire vont imprimer à la ville son architecture, son identité.

C’est le commerce du bois d’ébène qui va faire de Nantes un des premiers ports français de l’Atlantique.

Le bois d’ébène c’est le nom donné au commerce triangulaire, la traite des esclaves. Doux euphémisme pour ne pas « dire » la réalité de l’horreur vécu dans le fond des cales.

Nantes premier port négrier français a été une des premières villes à reconnaître sa responsabilité dans cette sombre période. Responsabilité symbolisée par le mémorial de l’esclavage construit sous les quais du port, après la capitainerie, juste en amont du pont Anne de Bretagne.

Les chantiers de constructions navales sont eux juste en aval de ce même pont. De là sont partis depuis des siècles des centaines de bateaux.

Cette construction navale qui, au fil des siècles, va se déplacer de Nantes à Paimboeuf puis à Saint Nazaire va permettre à la classe ouvrière de la Loire Atlantique d’écrire de belles pages de son histoire.

Mais pas seulement, c’est à Nantes en 1833 que va se créer le plus ancien syndicat ouvrier de France celui des ‘’typographes de Nantes’’, Quarante-quatre ans après la prise de la Bastille MAIS cinquante-et-un ans avant la loi autorisant la création des syndicats ouvriers.

Xavier Aurain en raconte l’histoire dans son livre ‘’le syndicat du livre de Nantes’’ préfacé par Henri Krasucki en 1983.

C’est à Nantes également qu’en 1894 était décidé d’inscrire au congrès de Limoges de 1895 la création de la Confédération Générale du Travail.

La deuxième guerre mondiale verra la ville détruite à plus de 70 %. Ce ne sera pas le seul fait marquant de cette triste période. Les cinquante otages restent un souvenir douloureux de cette guerre mondiale à laquelle la CGT a payé un lourd tribut sur le difficile chemin vers la paix et la lutte contre le fascisme.

Chaque année, de nombreux militants viennent rendre hommage aux camarades fusillés pour l’exemple à Chateaubriand. Observons que dans ces résistants CGT, nombreux avaient des noms à consonance étrangère, n’en déplaise aux racistes du 21ème siècle.

Retrouvez nos camarades de l’amicale de Chateaubriand au stand de l’institut social mines et énergie, une bande dessinée a été réalisée pour ne jamais oublier les dangers du fascisme.

La fin des années 60 verra la belle endormie, comme on appelle alors Nantes, se réveiller de façon inattendue pour celles et ceux qui ne voulaient rien voir. Tout le monde se souvient du mouvement dans l’aéronautique au printemps 68 à Sud Aviation, puis la généralisation des grèves ouvrières et des mouvements étudiants avec les conséquences que l’on connaît aujourd’hui sur l’évolution de notre société.

L’histoire nous le montre et il faut bien le reconnaître, ici le terreau est fertile pour la classe ouvrière…

Prenons maintenant la dimension de la région Pays de Loire.

J’ai évoqué Cuba et sa capacité à assurer la gratuité de l’école laïque pour toutes et tous. En région Pays de Loire, nous en sommes bien loin.

L’enseignement catholique y est très développé :

  • + de 50% de l’élémentaire en Vendée
  • Pour environ 42% en Loire Atlantique, Mayenne et Maine et Loire
  • Pour 16% en Sarthe, ce qui correspond à la moyenne nationale.

Comprenez aussi qu’il n’y a pas de collège public dans certaines circonscriptions du Maine et Loire. C’est d’ailleurs le député maire de cette grande circonscription des Mauges qui a essuyé un procès suite à certains de ces propos. Oui M. Bourdouleix a affirmé : « … Hitler n’en n’avait peut-être pas tué assez, en parlant des gens du voyage ».

Ensuite c’est l’enseignement supérieur, grassement financé par nos impôts, qui essaie d’étouffer l’enseignement laïc et public.

Nous disposons en effet des premières et plus grandes universités catholiques de France.

Est-ce cela qui explique que notre région soit un vivier des manifestations contre le mariage pour tous ?

Avec certains de nos employeurs des IEG, que nous retrouvions en tête des manifestations nationales à Paris, portant fièrement des pancartes contre l’égalité des droits… comme si ces femmes ou ces hommes homosexuels devaient être des sous citoyens.

Sur l’aspect économique, vous n’êtes pas dans une région pauvre, même si comme partout les inégalités sont croissantes, avec une paupérisation de nombreux citoyens, actifs ou retraités concentrés dans des quartiers ou dans les campagnes.

Placée au 3ème rang des régions de France en termes de PIB, avant la fusion de certaines régions, elle dispose d’un secteur agroalimentaire important, d’industries, et de nombreuses entreprises de services.

Elle bénéficie aussi d’un secteur « tourisme » dynamique, du fait de l’attrait de sa côte Atlantique, et d’une campagne préservée, riche d’un patrimoine culturel et historique.

Elle n’est pas en reste sur tous les aspects gastronomiques et viticoles, rassurez-vous, vous pourrez le vérifier.

Commencez par les vins blancs secs du 44, du 72, du 49, pour glisser sur les blancs moelleux du 49, la douceur Angevine, sans oublier les rosés et nombreux rouges. Et pour les amateurs de cidre, la Mayenne vous séduira.

Sachez aussi qu’il y a une grande gamme de vin sans alcool, très surprenant et vivifiant…

Bref, c’est une région gâtée par son environnement, qui développe un tourisme « nature » qui bénéficie de nombreux sentiers le long des rivières souvent elles-mêmes aménagées pour la navigation touristique.

Peut-être connaissez-vous déjà les parcours à pied, à vélo, à cheval, le long de la Loire, ou en canoé ou bateau sur ce magnifique fleuve.

Aménagement du territoire ou comment les mégapoles vident les territoires ruraux ?

Les villes se gonflent au détriment des campagnes.

Les services publics disparaissent, l’accès à la santé devient un problème. C’est d’ailleurs un des dossiers fédérateurs entre les militants des différents syndicats.

La Vendée et la Loire Atlantique sont les départements qui connaissent le plus grand développement avec des perspectives de 900 000 habitants en plus d’ici 2040.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il y a la volonté d’élus et de promoteurs immobiliers pour vouloir le déplacement de l’aéroport de Nantes. C’est pour construire une mégapole.

A ce propos, nous avons aussi une ZAD sur le 44, une Zone à Défendre, où se retrouvent des jeunes, des paysans de la confédération paysanne, des citoyens et militants de divers horizons.

Ce n’est pas celle de Bure, mais celle de Notre Dame des Landes.

Certains jeunes qui ont stoppé et tagué les cars du Font National ont aussi participé aux manifestations contre la loi El Khomri et nous ont aidé sur les piquets de grève. Nous entretenons de bonnes relations, puisque sachez que l’UD du 44 et aussi certains syndicats de l’énergie de la région se sont positionnés contre cette dépense absurde de partenariat privé-public qui menacerait aussi de nombreux emplois.

Rappelons que l’actuel aéroport est classé A, en termes de sécurité, sans contrainte de survol et que son déplacement menace aussi de très nombreux emplois.

Nous qui sommes sensibles à l’aménagement du territoire, n’oublions pas que celui de Rennes est sous-utilisé, alors qu’il existe aussi une déserte TGV avec Paris.

Je referme cette parenthèse, sans oublier qu’en Sarthe, où a travaillé Marcel Paul, se trouve aussi la table de réunion des membres du Conseil National de la Resistance qui ont œuvré à l’égalité de traitement et à un aménagement du territoire solidaire pour tous les citoyens.

Bref, les Pays de Loire, c’est une région qui approche les 4 millions d’habitants.

1 250 000 salariés et 837 000 retraités

5 Unions Départementales, 40 Unions Locales, 2 600 bases CGT recensées pour plus de 36 000 adhérentes et adhérents, dont 36 % de femmes et 25 % de retraité-e-s.

20 000 adhérents pour la Loire Atlantique :

  • 6 500 pour la Sarthe
  • + de 5 000 pour le Maine et Loire
  • + de 3 000 pour la Vendée
  • et environ 2 000 adhérents pour la Mayenne

La FNME PDL est la 5ème fédération en termes d’adhérents pour notre région avec environ 3 000 adhérents.

Les syndiqués et militants CGT ont d’ailleurs apprécié les résultats des élections des TPE qui placent la CGT en tête de cette région, avec 21,18 %, reléguant ainsi la CFDT à la 2ème place avec 19,27 %, où la CFTC en 5ème position, avec 7,40 %.

Cependant, soyons francs, les difficultés de nos syndicats, des UL ou UD sont réelles, tant la charge de travail militant ne cesse d’augmenter, alors que les droits syndicaux diminuent, sans oublier les discriminations syndicales larvées ou frontales.

Vous l’aurez compris, nous ne sommes pas tous égaux en termes de riposte, en fonction du type d’entreprise, de sa composition et de sa localisation.

Nous disposons de terres de lutte, avec en pointe le bassin Nazairien en Loire Atlantique. Cordemais et sa production thermique en est un bel exemple. Forts dans leurs entreprise, forts dans le travail syndical interprofessionnel, avec les syndicats des Ports, des Docks, de Total, de la Construction ou de la Métallurgie, et les UL et UD, ils se sont encore vaillamment illustrés contre la loi El Khomri, et ont même réussi depuis à construire ensemble des projets industriels d’avenir pour l’activité portuaire et énergétique. Signe que les assises de l’industrie sont utiles dans la période.

Après 16 jours de conflits exemplaires en mars, ils signent un protocole permettant d’engranger plus de 90 % du cahier revendicatif, sans aucune sanction.

Mais nous connaissons aussi de grands moments de solitude dans d’autres entreprises, avec des déserts syndicaux, ou des militants satellisés par des IRP grande maille.

Pour notre région, tous les syndicats des IEG sont organisés en syndicats territoriaux, avec des commissions syndicales pour impulser et coordonner l’aspect métier.

Mais cela ne nous empêche pas de connaître des difficultés de vie syndicale, de coordination de nos travaux, même si nous réalisons de nombreuses formations pour aider les militants, ou des rassemblements en direction de notre jeunesse

Comment réussir à prioriser nos travaux, à unir toutes nos forces, à coordonner les actions, du local au national, voir à l’international ?

N’est-il pas temps de se rassembler sur des enjeux et outils communs, en veillant à respecter la diversité des populations de salariés ou retraités pour lutter ensemble et gagner de nouveaux droits ?

C’est un message et une attente forte de nombreux syndicats et militants de la région.

Souhaitons que notre 6ème congrès nous permette d’avancer collectivement, en nous appuyant sur notre bilan, nos résolutions et nos chartes.

A propos de congrès et d’organisation, outre le soleil et le sourire, près de 100 bâtisseurs, actifs et retraités ont répondu présents pour nous permettre de réussir nos travaux.

Nous tenons d’avance à les remercier, et les encourageons à profiter de cette occasion pour découvrir la richesse et la diversité de nos travaux fédéraux

Un grand merci à Bernard Poiraudeau, responsable à l’organisation de ce congrès, qui ignore toujours la différence entre actif et inactif, comme son compère Bernard Guéguin, retraité depuis un peu plus longtemps qui, après de sérieuses opérations cardiaques, a repris avec tous ses camarades retraités du 44 le chemin de l’organisation et des luttes. Ils ont plaisir à travailler et à militer avec notre jeunesse, vaillants passeurs de témoin de fraternité et de solidarité.

Vous les retrouverez toute cette semaine à vos côtés, n’hésitez pas à leur demander les bons plans, les lieux à visiter, telle l’Ile aux Machines et les incroyables constructions mobiles de la compagnie Royale de Luxe.

Et si vous souhaitez dynamiser vos papilles et esprits, retrouvez-les au bar, à la pause, ils nous ont préparé des huitres !

Profitez aussi des pauses pour découvrir tous les stands fédéraux et ceux de nos partenaires.

Arrêtez-vous au stand des jeunes de notre fédération. Vous y trouverez deux nouveaux livrets et un jeu électoral, et aussi le glossaire de l’UD 49, qui vous aidera dans vos travaux syndicaux.

Dernière chose :

N’oubliez pas que vous êtes aussi arrivés sur les terres du Helfest Festival qui vient d’ailleurs de se faire sucrer sa subvention par le nouveau président du conseil régional, M. Retailleau, un Vendéen pure souche, et soutien inconditionnel du candidat Fillon.

Le Helfest Festival, c’est un rassemblement intergénérationnel et international, fraternel, dynamique, et qui peut résonner très loin comme notre congrès

Camarades, au nom des syndicats de la région Pays de Loire, bon congrès à toutes et tous, rassemblé-e-s pour lutter et gagner.

Rapport d’ouverture présenté par Virginie GENSEL IMBRECHT

Un bonjour chaleureux à toutes et à tous,

C’est avec beaucoup d’émotion que j’ouvre notre 6ème congrès à Nantes. Je tiens particulièrement à vous remercier de votre engagement, notamment dans les forums préparatoires, pour créer, cette semaine, toutes les conditions de bons et fructueux travaux. Ensemble nous allons réfléchir, échanger, prendre des décisions, élire une nouvelle Direction Fédérale.

Nos syndicats de Pays de Loire n’ont pas mesuré leurs efforts dans une actualité chargée pour assurer la réussite de ce congrès. En votre nom, je les remercie vivement.

Moment d’échange, de fraternité, de meilleure compréhension des enjeux à l’échelle de la Fédération toute entière, de l’Europe et du Monde, un congrès, c’est important dans la vie de la CGT, comme pour chacun-e de ses participants.

J’insiste sur le fait que notre congrès est celui de toute notre Fédération, celui des syndiqués des Mines, du Secteur Energie Atomique, des Industries Electriques et Gazières, qu’elles et qu’ils soient, de toutes catégories, sous statut, ou au droit commun, dans la sous-traitance, comme de tous les retraité-e-s.

Notre congrès se déroule dans un contexte à la fois particulier et inhabituel car reposant sur une dynamique inédite des luttes dans nos secteurs.

Tout d’abord, je salue ici la grandeur, la ténacité, du mouvement de nos amis guyanais. Nous leur apportons notre total soutien.

Les manœuvres pour désamorcer le conflit sont nombreuses.

Initialement lancée par les travailleurs d’EDF à l’initiative de l’UTG CGT et de son syndicat de l’éclairage, la Guyane est dans une grève générale illimitée. Insécurité sociale, manque d’investissements, manque d’emplois, les Guyanais réclament légitimement un véritable plan de développement. Aujourd’hui le gouvernement n’apporte toujours pas les bonnes réponses : 1 milliard d’euros sur 10 ans quand le collectif de lutte en demande a minima 2 milliards et demi.

Dans nos secteurs, de nombreuses journées de mobilisation en 2016. Depuis janvier, une amplification avec les « mardis de la colère », mais aussi avec des actions multiformes quotidiennes, et dans de nombreuses entreprises du secteur de l’énergie, parfois en intersyndicale.

Plus de 500 actions menées depuis le début de l’année, pour certaines des initiatives nouvelles avec reprise en main de l’outil de travail. Plus de 12 journées de mobilisation avec des salarié-e-s massivement en grève à notre appel et des retraité-e-s, dont 4 en intersyndicale.

Et concernant la centrale nucléaire de Fessenheim, la mobilisation des salarié-e-s n’a pas permis au Conseil d’Administration d’EDF, réuni le 6 avril, de voter la demande d’abrogation d’exploitation de manière anticipée par rapport à la Loi Transition Energétique.

L’annonce, hier, de la publication précipitée du décret, correspond tout simplement à l’application de la loi, indiquant que la fermeture était conditionnée à la mise en service de l’EPR de Flamanville et à l’atteinte d’une production suffisante. Un nouveau coup de communication de Royal pour tenir des promesses électoralistes et assurer son avenir !

Mais surtout, une victoire pour les salarié-e-s, les citoyens et les élus locaux. La lutte continue.

Bravo Camarades ! Bravo. Toutes ces luttes représentent la plus belle ouverture de congrès.

Notre congrès s’ouvre dans une période complètement inédite, dans un contexte international incertain. L’utilisation des armes chimiques, l’intervention américaine en Syrie, comme l’envoi d’un porte-avions aux portes de la Corée, suscitent effectivement beaucoup d’inquiétude.

En France, un contexte avec des échéances électorales, présidentielles et législatives, déterminantes pour l’avenir des Français, pour notre syndicalisme, pour l’avenir des salarié-e-s dans leur ensemble.

Cette campagne électorale aura été l’une des plus malsaines jamais connues. La démocratie est en danger !

Oui, la démocratie est en danger avec un état d’urgence permanent qui entraîne la restriction de droits fondamentaux. Amnesty International constate plus de 4 000 perquisitions à domicile ne débouchant que sur une quinzaine liées à des faits de terrorisme !

Oui la démocratie est en danger quand les libertés syndicales sont ciblées et l’action syndicale criminalisée.

Je pense à nos camarades arrêtés, condamnés, sanctionnés, parce qu’ils ont osé être aux côtés des salarié-e-s pour la défense du service public, de l’emploi et de la dignité humaine !

La justice est bien plus clémente lorsqu’il s’agit d’hommes d’affaires ou d’élus !

Bien que cela n’appartienne pas qu’à nous, chacun-e a une grande responsabilité pour réhabiliter la parole politique du peuple.

Je suis confiante en notre capacité collective à affronter les difficultés, d’où qu’elles viennent, pour peu que nous ayons défini le cap à tenir.

Nous sommes en effet à un peu plus d’une semaine de cette Présidentielle, et notre corporation ne s’en laisse pas conter !

La CGT a indiqué qu’elle agirait pour mettre les questions sociales au cœur de la campagne électorale et porter les exigences des salariés-es, car cette campagne s’éloigne trop des attentes, des problèmes du quotidien, comme de la réalité du monde du travail. Même si les discours ont évolué passant du tout sécuritaire à un recentrage sur quelques questions sociales liées au travail comme le temps de travail et le pouvoir d’achat… ils sont encore bien loin de la vraie réalité du travail.

Nous ne pouvons que constater qu’aucun candidat ne porte une véritable politique énergétique basée sur un service public qui réponde aux besoins de la Nation.

Pire, nous assistons une nouvelle fois aux lobbyings des écologistes. Reviennent au-devant de la scène les fermetures de centrales nucléaires d’ici 2025 à 2050 et la taxe carbone sur les centrales thermiques au charbon.

Le tout en l’absence de vision stratégique à long terme sur le développement de l’industrie française et des services publics.

C’est pourquoi, la FNME-CGT a décidé de s’adresser aux candidats sur les questions énergétiques au travers une charte pour un service public de l’énergie du 21ème siècle.

Les moyens existent : les 40 plus grandes entreprises viennent de dégager 75 milliards d’euros de bénéfices et ont versé près de 500 milliards en 10 ans à leurs actionnaires.

Les salarié-es exigent une autre répartition des richesses et sont prêt-e-s à se faire entendre.

Si nous pouvons nous satisfaire que certaines de nos propositions soient reprises par des candidats, nous alertons le monde du travail contre ceux, à l’extrême droite, dont le FN est le porte-drapeau, qui prônent la division des travailleurs-ses du fait de leur origine, leur statut ou leur situation sociale.

Nous alertons sur les discours d’imposture de la candidate du FN qui aurait appris par cœur le cahier revendicatif de la CGT et aurait un regain d’affection pour le secteur de l’énergie après avoir visité la Centrale de Saint Laurent et le barrage hydraulique de Vouglans (Jura) ou sa prise de position sur Fessenheim. Rappelons-nous sa haine vis-à-vis des électriciens et gaziers concernant leur Statut et les activités sociales.

Ne laissons pas berner les salarié-e-s et les citoyens, nous savons trop ce que cachent les discours électoralistes et les intentions populistes, racistes et xénophobes du Front national. Il nous entraînerait dans un repli dangereux, notamment au regard de l’Europe et du Monde. Attention à sa banalisation.

Au plan international, c’est l’ampleur et la nouveauté des questions posées, la rapidité des changements, leur dimension globale et mondiale qui marquent l’actualité. Dans notre environnement proche, la question dramatique des migrants et des réfugiés, les conséquences de l’élection de Trump, le vote des Britanniques pour la sortie de l’Union Européenne, les relents de guerre froide en Europe, sont lourds d’incertitudes.

Nous avons tous à l’esprit, chez nous, chez nos voisins, avec beaucoup d’émotions, l’horreur des attentats terroristes de Charlie Hebdo, de l’hyper Casher de Vincennes, de Paris, du Bataclan, de Nice, de Saint-Etienne du Rouvray, de Magnanville mais aussi Bruxelles, Londres, l’Allemagne, la Russie, l’Afrique, le Moyen-Orient et ces derniers jours à Stockholm et en Egypte.

Ces événements marquent les consciences. Ils percutent le débat national. La mondialisation se transforme avec l’affirmation de puissances nouvelles, de libération de capacités humaines. Dans un contexte de crise profonde, un monde nouveau est en train de se former, imprévisible et ouvert.

Pour le mesurer, il suffit d’évoquer les enjeux environnementaux ou les conséquences du numérique sur tous les aspects de la vie, le travail, l’emploi, la satisfaction des besoins. La centralité de la question énergétique dans les stratégies de pouvoir et de développement n’échappe à personne. Nous ne nous résignons pas à ce que 1,4 milliard d’êtres humains n’aient pas accès à l’électricité, 7 personnes sur 10 en Afrique.

La question est posée d’un nouveau progrès humain ou d’une régression de civilisation pour le plus grand profit de la domination des multinationales et de la finance. 62 personnes possèdent autant de richesse que 3,6 milliards d’habitants de la terre ! Et le fossé ne cesse de se creuser ! C’est le système lui-même qui est en cause. Ces questions-là traverseront nos débats.

Quand on en discute, ce qui domine souvent c’est le sentiment de chaos et d’impuissance.

Ce désarroi est amplifié par l’exacerbation de la guerre et des conflits armés aux portes de chez nous, particulièrement au Moyen-Orient et en Afrique.

La Paix, la lutte pour la Paix redeviennent un enjeu majeur. Nous voyons avec lucidité les menaces qui pèsent. Oui il faut garantir la sécurité et la protection des populations. Mais l’expérience confirme qu’il n’y pas de solution militaire sans issue politique, et dans le cadre de l’ONU. Il faut rappeler que les déséquilibres de développement, les inégalités, demain les conséquences du changement climatique, sont facteurs de conflits.

Situation intolérable qui m’amène naturellement vers la question des réfugiés. Celle-ci prend une dimension insoutenable. Il n’est pas possible d’accepter que, par milliers, des femmes, des hommes et des enfants meurent et fassent de la Méditerranée un cimetière. Il n’est pas possible d’accepter que, les Etats européens ne puissent coordonner leurs efforts pour accueillir dignement ces milliers de familles chassées de leur pays par la guerre.

Alors qu’il y a tant à faire pour le social et le développement, il n’est pas possible d’accepter une augmentation des dépenses militaires comme y incitent Trump et l’Otan. Oui nous faisons de la paix, de la réduction des dépenses militaires et du désarmement, un des axes de notre engagement syndical.

Dans le même temps, nous sommes attentifs à ces mouvements qui se manifestent partout, pour la liberté et la démocratie, les droits des femmes, la justice sociale. L’élection de Trump ne nous fait pas oublier ce que représente l’émergence de Sanders, expression des luttes populaires, contre Wall Street, pour le salaire minimum, la défense du droit à la santé pour tous. Que Trump n’ait pu démanteler la réforme du système de santé d’Obama est un événement très encourageant, comme les actions contre sa politique migratoire. Il est remarquable que la dénonciation et la lutte contre les inégalités soient au cœur des mobilisations populaires. Plus personne ne peut ignorer la dénonciation du scandale de la fraude et des paradis fiscaux. Mettons à l’actif de nos luttes, des luttes citoyennes, la contestation du libre-échange sauvage et de ses dogmes, jusqu’à la mise en cause du TAFTA, les dénonciations du CETA.

Etre lucide c’est voir l’inacceptable et les menaces. C’est aussi être attentif à ce qui conteste l’ordre établi, à ce qui s’exprime d’exigence de justice et d’égalité, d’une vie digne. La crise, ce n’est pas seulement la crise financière. C’est aussi en Europe la révolte contre l’austérité et les inégalités, pour la défense des droits, pour la protection sociale pour tous, pour les salaires, contre la mise en concurrence des salarié-e-s par le dumping social. Notre conviction que rien n’est écrit et que tout est affaire de rapports de forces, de volonté, de confiance et de rassemblement des forces.

Nous nous y attelons avec d’autant plus de résolution que nous sentons monter, autour de nous, voire parmi nous, le risque de la tentation de repli sur soi qui pénètre le monde du travail, nos collègues, parfois des syndiqués, et voire des discours militants. Ces idées ne s’expriment pas seulement dans le vote Le Pen, mais tel un poison se distille parfois dans notre quotidien.

Nous avons, bien au contraire, à ouvrir grandes les fenêtres de la CGT, sans craindre le vent du grand large, voire les courants d’air, tant que nous sommes fermes sur nos valeurs de solidarité, de fraternité, nos exigences sociales, notre sens du commun.

Peut-être d’ailleurs, à être encore plus exigeant, sur la mise en pratique de ces valeurs, y compris entre nous dans la CGT. Je pense à la fraternité et à la tolérance. Ce ne sont pas là des formules creuses mais des valeurs essentielles du mouvement ouvrier qui peuvent, si nous n’y prenons garde, se trouver malmenées en période de crise.

C’est avec cette boussole que nous avons à analyser ce que nous avons fait depuis le dernier congrès, en lien avec les orientations et les 8 résolutions arrêtées. Rectifier, impulser, inciter, accentuer ce qui a été engagé et mis en œuvre ou pas.

Cher-e-s Camarades, nous sommes mobilisé-e-s aux côtés des salariés-es et retraité-e-s depuis mai 2015 sur les salaires et pensions, l’emploi et la lutte contre la casse de nos entreprises, sur l’avenir et le financement des activités sociales de quelques 660 000 bénéficiaires, avec un engagement naturel dans le combat contre la loi travail car structurante sur ces mêmes questions.

Une mobilisation historique contre la loi travail à plusieurs titres : sa durée, sa dimension intersyndicale, le rejet par une large majorité de salariés de la nocivité de cette loi.

Notre secteur vit des bouleversements conséquents qui s’accélèrent et mettent en cause le service public et accentuent la libéralisation.

Cela se traduit par :

  • davantage de concurrence, de suppressions d’emplois, d’attaques contre les garanties collectives ;
  • l’annonce scandaleuse de 0% d’augmentation du Salaire National de Base dans la branche des IEG ;
  • le gel des pensions ;
  • la remise en cause de différents éléments du pouvoir d’achat ;
  • la remise en cause du régime spécial des mineurs et notamment, la gratuité d’accès aux soins ;
  • les remises en cause sur ce qui est afférent à l’organisation et au temps de travail.

Nous devons prendre le temps de mesurer, apprécier les mobilisations en cours. Où en sommes-nous ? Qu’avons-nous engrangé avec les salarié-e-s ? Que faut-il continuer à aller chercher et comment ? Quels points d’appui ?

Quelques éléments.

Nous avons construit et réfléchi une stratégie avec :

  • Un contenu revendicatif défini et nos 3 axes. Nous n’avons pas dévié au contraire, et souvent réalisé un lien avec les cahiers revendicatifs locaux du quotidien de travail des salariés.
  • Une démarche unitaire chaque fois que possible, en toute lucidité, sans lâcher ni dévier de nos objectifs, même si des comportements des autres organisations ont pu tendre les rapports.
  • Un rythme régulier de mobilisations.
  • Une meilleure coordination du mouvement tant régionale que fédérale et une communication plus réactive et régulière.
  • Une très grande diversité de modalités d’actions, originales, inventives et innovantes, en grève ou non, pour toutes les catégories de salarié-e-s. Et non enfermée dans « nos murs ».
  • Un fort engagement de la jeunesse.
  • Des taux de grévistes importants. A noter un élément extrêmement intéressant, de forts taux d’absentéisme lors des journées d’actions, particulièrement chez les cadres. Même si ces populations ont encore du mal à franchir le cap de la grève, elles expriment, à leur façon, leurs désaccords sur les politiques menées dans les entreprises et leur soutien aux appels de la CGT et de l’intersyndicale lorsque c’est le cas.

N’est-ce pas un encouragement à aller les rencontrer et leur proposer de rejoindre la CGT ?

  • Des acquis sur les cahiers revendicatifs locaux, sur des éléments de rémunération.

Analyser où nous en sommes, pour mieux poursuivre. Lors de tout mouvement durable, des difficultés apparaissent : des actions et interventions sur l’outil de travail qui parfois ne sont que militantes, l’essoufflement, l’impact de la grève sur le porte-monnaie, le poids dans l’esprit des salarié-e-s des annonces des directions même si les revendications ne sont pas totalement obtenues, les difficultés à articuler continuité, reconduction et amplification, une couverture médiatique plus locale que nationale.

J’insiste, toutes ces mobilisations, inscrites dans la durée ont permis des avancées pour les salarié-e-s : des primes, des niveaux de rémunération, des emplois, le maintien de sites, des projets industriels, des moyens pour le service public.

A l’exemple de l’agence d’Aubusson, de la boutique EDF de Montluçon, à Chalon sur Saône, à la Régie Gaz de Bordeaux, où des avancées sont obtenues sur le cahier revendicatif local.

A EDF et ENEDIS, des mesures de rémunérations, et/ou des embauches supplémentaires.

A AREVA NC Malvési à Narbonne, certains syndicats avaient signé un accord. Les salarié-e-s en grève l’ont refusé et ont poursuivi le mouvement de grève avec la CGT pour conserver leurs conditions de rémunérations, pendant la période de chômage technique. Ils ont obtenu gain de cause, l’emploi est maintenu jusqu’à la fin de la période de transition, des mesures seront prises pour les sous-traitants.

A Cordemais, la direction a entendu et répondu à la très grande majorité des revendications du personnel, notamment en termes d’emploi, de conditions de travail, de promesses d’embauche pour les apprentis et a aussi accepté de travailler sur le projet industriel porté par les salarié-e-s-es du bassin d’emplois !

Par ailleurs, les salariés du CEA dénoncent avec vigueur et courage le manque de moyens. Comment concevoir une politique de relance industrielle si l’on n’y associe pas la recherche ?

Et nos mineurs qui, depuis 1948, luttent avec une ténacité à toute épreuve ! Ils se battent pour que leurs camarades, injustement licenciés, pour avoir défendu leurs droits et l’avenir du pays, retrouvent leurs droits. Ils ont gagné des avancées incontestables mais tout n’est pas réglé. Ils restent déterminés mais ont conscience, dans ce contexte, de la portée de ce qu’ils ont obtenu.

Je soulignerai encore, avec beaucoup de saveur, le résultat du référendum à RTE : un camouflet pour la loi travail et la direction de RTE.

Pour contourner l’opposition de la CGT majoritaire à plus de 58 % au sein de l’établissement, la CFDT et la CFE-CGC, encouragées par la direction, ont demandé un référendum, en application de la Loi Travail. Avec plus de 76 % de participation, près de 71 % de votants se sont exprimés contre le projet d’accord, et signifié leur refus de voir leurs horaires flexibilisés. Le vote des salarié-e-s non concerné-e-s par l’accord a fait courir un risque d’instrumentalisation et de division au sein du personnel. Ils ne sont pas rentrés dans ce jeu-là.

La mise en œuvre de ce référendum à RTE a permis de confirmer toute la nocivité de la Loi Travail et validé la pertinence des mobilisations du printemps 2016, démontrant que les salarié-e-s continuaient de la rejeter.

Le référendum de la loi Travail n’est en fait qu’un moyen supplémentaire donné aux employeurs pour imposer des accords au rabais.

A l’appui du résultat à RTE, la CGT invite les salarié-e-s à s’unir dans les entreprises pour refuser les reculs sociaux, l’application de la loi travail, et continuera à la contester devant toutes les juridictions.

Oui, voilà des premiers acquis arrachés et imposées par le rapport de force avec la CGT.

Ces mobilisations ont fait bouger les lignes et pas des moindres !

Si les primes gagnées ne répondent pas à la revendication de hausse du salaire national de base, elles mettent un peu de beurre dans les épinards, et elles portent un coup à la logique « du coût du travail », de l’austérité, de la compétitivité des entreprises.

Cette façon du patronat de lâcher du lest est constante. Il ne cède sur une hausse des salaires que face à un rapport conséquent. Il cède sur des primes parce qu’il y est contraint et pour éviter souvent une généralisation du conflit qui le conduirait à des concessions plus importantes. Il manœuvre. Il divise pour maintenir ses privilèges et puisse verser toujours plus de dividendes à ses actionnaires.

C’est ainsi que la spécificité de l’organisme CCAS a toujours été l’objet d’incessantes attaques. Tant sur l’originalité de son financement, sa gestion par les salariés que le périmètre de ses bénéficiaires, les actifs comme les retraités.   Ces dernières années, c’est le procès, la montagne d’accusations accouchant d’une souris, la cour des comptes, la brigade financière, une gestion ouvrière attaquée. Et plus récemment, la remise en cause de son financement.

Apprécions ce qui vient d’être obtenu alors que les Comités d’Entreprise sont visés dans leur existence même.

Bien que d’un montant insuffisant, actifs comme retraités ont gagné leur « dividende social » pour reprendre l’expression de notre nouveau Président de la CCAS.

Que l’on apprécie bien ce que cela représente dans ce contexte anxiogène où les employeurs brandissent leurs charges !

J’aimerais citer une à une toutes ces actions qui n’ont pas l’honneur des journaux télévisés, saluer un-e à un-e les militant-e-s qui œuvrent et œuvrent toujours, chaque jour, sans compter leur temps.

Saluer leur engagement dans cette bataille, leur courage, leur dévouement.

Les salarié-e-s déterminé-e-s résistent, relèvent la tête. Tous les secteurs de l’énergie sont en effervescence ! Dans l’unité souvent, ils s’opposent aux projets de leurs employeurs ou de leurs Directions. Ils appliquent le slogan que l’union fait la force. Ils font valoir leurs revendications légitimes. Ils défendent becs et ongles leurs entreprises en termes d’organisation comme en termes de gestion.

Fort de ce qui est gagné, il nous faut aller chercher ce qui manque car le compte n’y est pas !

Poursuivre et amplifier dans la durée l’élargissement et le ciblage des décideurs, voici des questions que nous débattrons cette semaine, notamment avec notre résolution d’actualité, en ciblant la perspective d’un grand 1er mai syndical revendicatif et de justice sociale.

Soyons conscients que chaque revendication gagnée est un pas en avant contre la politique patronale, contre le coût du capital ! Cela donne confiance pour aller plus loin, pour rassembler encore plus les femmes et les hommes, les jeunes, les ouvriers, les employés, les ingénieurs, les cadres, les chercheurs, les mineurs, les retraité-e-s. C’est de cela dont il est question.

C’est cela notre principal but face à une organisation de la société basée sur la division, l’opposition entre les salarié-e-s, les Français et les immigrés, le communautarisme… Les obstacles sont nombreux pour nous détourner des vrais sujets.

La voie que nous choisissons est plus difficile, elle tourne le dos aux idées dominantes pour qui chaque individu aurait un intérêt différent, qu’il faut gagner sa place dans la société, faisant fi des droits collectifs, des garanties collectives.

Non, Camarades, l’histoire n’est pas écrite d’avance. Les valeurs humaines, d’égalité, de fraternité, de solidarité, de tolérance, que défend la CGT sont inscrites dans le marbre des luttes du monde du travail. Nous avons cette responsabilité de les faire perdurer car elles mettent au centre de la société : l’être humain.

La CGT porte des propositions alternatives économiques et sociales en adéquation avec les exigences, les possibilités de notre époque et les aspirations des travailleurs-ses, retraité-e-s, privé-e-s d’emploi. Elle porte au cœur de sa démarche, la question du travail.

Au travers toutes ces luttes menées, nous avons une occasion unique de pousser nos débats. Il s’agit pour nous de leur donner de la chair et de conforter la théorie à la pratique, à partir des atouts et difficultés que nous avons déjà pu identifier.

Ce moment est indispensable pour appréhender les suites de notre processus revendicatif, qui va s’ouvrir sur d’autres perspectives, au lendemain des échéances électorales des présidentielles et des législatives, en particulier, sur les questions énergétiques.

L’ouverture à la concurrence, la Loi sur la Transition Energétique ont généré beaucoup de confusions auprès du public. Les prix, contrairement à ce qui avait été annoncé, ont flambé. Aujourd’hui, la précarité énergétique en France touche près de 11 millions de ménages.

La vague de froid a montré la fragilité de la production. Concernant le nucléaire, aucun candidat ne place la perspective d’une politique énergétique capable d’assurer les besoins tant des ménages que des entreprises.

A l’heure où l’Etat, les financiers continuent d’organiser le dépeçage du monde énergétique, aucun des candidats à la présidentielle ne semble s’y opposer alors qu’il faut bien comprendre qu’aucune énergie ne tire son épingle du jeu, aucune filière, aucun salarié, aucun usager !

La libéralisation du marché de l’énergie est un désastre pour les salarié-e-s de ce secteur, en Europe et pour la collectivité. L’énergie n’est pas une marchandise mais un besoin vital pour une vie humaine digne.

Au regard de ces attaques incessantes et diverses, c’est l’ensemble du modèle énergétique français qui est en cause.

Le besoin d’un Pôle Public de l’Energie est de plus en plus d’actualité. Relancer des véritables coopérations pour l’industrie et la recherche.

Gagner un secteur public de l’énergie, au service de la Nation, des populations et de son économie, c’est un défi stratégique.

Il est nécessaire d’opter pour un nouveau type de nationalisation qui allie la maîtrise publique et des critères de gestion assis sur la réponse aux besoins pour tous les acteurs industriels du secteur publics comme privés. Ceci dans une même dynamique et de manière efficace pour mettre en œuvre une politique énergétique visant le progrès social et répondant aux grands défis écologiques posés en ce début du 3ème millénaire.

Ceci ne pouvant pas se concevoir sans mettre les salarié-e-s au centre de la démarche, en leur accordant des nouveaux droits sociaux et démocratiques d’intervention dans la gestion, ainsi qu’aux usagers et aux élu-e-s.

Ce Pôle Public pourrait favoriser, au plan européen, un processus de véritables coopérations industrielles et d’harmonisation sociale.

Le travail c’est aussi les activités sociales.

Quand on parle activités sociales, on parle vacances, culture, loisirs, sports, santé. En fait des questions, sinon les questions essentielles, de la vie de chacun-e et de ses proches dont la réponse est apportée de façon différente suivant nos différentes branches.

Les mobilisations de la dernière période, dans les industries électriques et gazières, dans les limites du rapport de force que la CGT a pu déployer seule, ont permis le recul essentiel des employeurs sur le modèle de gestion, sous la seule responsabilité des fédérations syndicales. Nous avons réussi à maintenir un financement basé sur les richesses créées, c’est un formidable point d’appui pour tous les CE, même si les ressources restent insuffisantes.

Dans la branche IEG où le personnel actif et retraité donne, jusqu’à maintenant, la majorité absolue à la CGT, et confie ainsi, fait unique, à ses administrateurs la responsabilité de la gestion dans un contexte pluraliste, celle-ci se voit du coup face à des défis particuliers que nous aurons à renouveler lors des élections de novembre prochain.

Le défi permanent de nos camarades mandaté-e-s, « de répondre collectivement aux besoins individuels » génère un type de syndicalisme original, attentif aux attentes de tous et de chacun.

Cette responsabilité en matière de définition de la ligne politique nous a mis en possibilité de faire décider l’accueil de réfugiés dans nos institutions.

Décision parfois décriée, incomprise, jugée mais également saluée et approuvée parce qu’à la CGT on ne transige pas sur les valeurs de solidarité et de fraternité ! Et ni les armes, ni les incendies, ni les menaces ne nous empêcheront de les faire vivre !

Cela doit nous encourager à poursuivre dans cette voie de la solidarité active, de lutte, car c’est une lutte, dans la France d’aujourd’hui, de proclamer ces valeurs.

Nous pourrions ainsi passer à un nouveau degré de l’offensive, avec celles et ceux qui contribuent à la création, par leur travail, du 1 %, quitte à prendre des initiatives particulières, notamment pour les fêtes de Noël, avec les plus précaires, leur famille, même éloignée.

Nous avons obligation de donner des raisons d’espérer, de penser à l’avenir, d’établir le langage de l’humanité, d’organiser le lien des êtres humains entre eux conforter les valeurs qui font société, le penser ensemble, le vivre ensemble.

Nous n’avons pas choisi la société dans laquelle nous vivons et luttons. Des générations ont gagné, défendu, consolidé ce que nous avons entre les mains. Faisons-en un instrument d’émancipation de chacun et de tous. Et œuvrons pour l’élargir à toute notre fédération et tous les salariés du secteur de l’énergie.

Cette question de la gestion des activités sociales nous entraine vers notre syndicalisme.

Force est néanmoins de constater nos difficultés, même si des progrès sont notables, à nous tourner vers l’ensemble les salarié-e-s du secteur, dans la diversité de leur situation, statuts, vers celles et ceux qui ne bénéficient que du droit commun.

La tentation à trop rester sur nous-mêmes, peut nous conduire à un entre soi stérile. Se replier sur nous-mêmes, sur le pré carré des plus motivés pour la lutte, nous éloigne de la réalité de la diversité de nos collègues.

C’est ainsi qu’est posé le problème de l’état de nos forces actuelles, tant en quantité qu’en diversité, qu’en qualité de la vie militante.

Il n’est pas envisageable de continuer de voir baisser notre nombre de syndiqués, y compris chez les plus anciens, retraités ou non. Et notre influence baisse.

Sous peine d’être assimilés « aux politiques qui parlent bien mais qui ne font pas évoluer la situation », notre relation avec les salarié-e-s et les syndiqué-e-s ne peut plus se contenter d’incantations, de slogans, de descriptions catastrophiques, mais se traduire par des initiatives et des démarches concrètes, systématiques, minutieuses.

Lorsqu’un travail de fond, dans la durée, est engagé auprès des salarié-e-s de toutes catégories, les résultats sont là.

Je prendrais par exemple les résultats des dernières élections de représentativité dans les industries électriques et gazières. Si l’on enregistre un recul pour la 3ème élection consécutive, il y a une évolution positive de la place que regagne la CGT, au regard de la disparité et des contrastes importants dans les résultats. Des progressions, par endroits, dans toutes les entreprises, toutes les catégories de salarié-e-s et des baisses, à d’autres endroits, qu’il y ait ou non des luttes en cours. Si l’analyse précise est indispensable, la capacité que vous avez eue, dans les syndicats, à mener une activité au plus près des salariés, adaptée à la nature du salariat auquel vous vous adressez, à l’écoute de leurs revendications et de leur choix d’action, paye ; comme faire le choix d’un syndicalisme de proximité, réaffirmé de congrès en congrès pour placer la vie syndicale et le déploiement au centre de notre activité.

La CGT n’est pas condamnée à s’affaiblir, elle peut paraitre attractive pour tous les salariés, y compris les ICT, apparaître ou réapparaitre utile, efficace et ouverte à tous.

Le 31 mars sont tombés les résultats de la représentativité nationale dans le privé. La CFDT devient 1ère organisation syndicale. Ce sont 500 000 salariés qui n’ont pas eu la possibilité d’utiliser un bulletin de vote CGT parce que la CGT est absente dans l’entreprise ou dans les 2ème et 3ème collège.

Ces chiffres parlent d’eux-mêmes et nous savons ce qu’il nous reste à faire pour redresser la barre. C’est de notre responsabilité et nous avons les clés dans la CGT !

Les salarié-e-s connaissent la réalité du travail, de leur vie. Bien sûr, pour les rassembler, nous avons à les informer des enjeux, au-delà de leur propre perception des choses. Mais ce qu’ils attendent de nous, c’est des initiatives, des propositions, pour « faire quelque chose pour que ça aille mieux ».

Pour ce faire, il nous faut une organisation syndicale en état de marche, en état de combattre, en état de gagner. Une organisation composée d’auteurs, acteurs, décideurs et non de « supporters » plus ou moins fidèles.

Une organisation CGT plus influente dans notre secteur, celui de l’énergie mais aussi parmi tous les salarié-e-s.

L’expérience de ces 3 dernières années a montré les capacités de la CGT à mobiliser les travailleurs-ses, mais aussi les limites pour élargir et ancrer durablement le rapport de force et engranger des victoires.

C’est en cela que la question de la présence active et organisée de la CGT, plus largement où nous le sommes, est posée comme un enjeu décisif si nous voulons réellement être en capacité de peser positivement sur le réel.

La CGT de nos secteurs a de cet aspect une double responsabilité qu’elle se doit d’assumer sérieusement :

  1. Bien qu’affaiblie en nombre d’adhérents et en moyens syndicaux, nous disposons d’un taux global de syndicalisation et de droits syndicaux bien supérieur à de nombreux secteurs et entreprises. Il nous faut donc partir de cet état de fait comme une force à réveiller pour nous déployer dans les déserts syndicaux au sein de nos professions.
  2. Mettre cette force au service du déploiement de toute la CGT en nous impliquant vraiment dans les collectifs interprofessionnels de déploiement au sein des UL et des UD.

Être fort partout autour de nous c’est bien la seule façon de rester fort chez soi durablement.

Le besoin de proximité, nous en parlons, nous l’évoquons régulièrement, mais pour autant, les salarié-e-s reprochent aux organisations syndicales leur éloignement. Et quand ils-elles parlent éloignement c’est à la fois en termes physique que dans les rapports personnels. Certes, l’éclatement des entreprises, les difficultés imposées par les employeurs entravent notre fonctionnement, mais parfois, voire trop souvent, nous nous laissons aller à donner priorité à l’agenda des employeurs plutôt qu’à celui qu’attendent de nous nos mandants, nos collègues. Qui doit l’emporter ?

Certes la messagerie électronique nous rassure. La transmission d’informations est ultrarapide. Néanmoins, elle remplace bien trop souvent la rencontre essentielle dans ce qu’est une organisation, oh combien humaine, comme la CGT.

Récemment, lors d’une rencontre des responsables à la communication des organisations de la CGT, nous pointions le formidable réseau social que représentent nos syndiqué-e-s.

Un atout à mieux utiliser. Nos entreprises changent, se transforment, donc également leur salariat. Mais pour autant, est-ce que nos pratiques suivent le cours de ces transformations. Nous parlons déploiement mais dans le concret, quel plan de travail simple, quels résultats ?

Ne risquons-nous pas de nous trouver orientés, contre notre gré, vers un fonctionnement institutionnel, un fonctionnement sur dossier, au lieu d’aller discuter avec les salarié-e-s ? Et nos syndiqué-e-s, quel privilège leur accorde-t-on dans l’activité syndicale ?

Prenons l’exemple des délégués du personnel. Leur création date du Front Populaire. Benoît Frachon, Secrétaire Général de la CGT, indiquait qu’il ne s’agissait pas d’un cadeau des patrons mais qu’« Il a fallu des années de lutte des syndicats pour l’imposer… ».

Concernant leur rôle, il indiquait : « Vos camarades vous ont choisis, parce qu’ils ont estimé que vous étiez les plus aptes à assurer leur défense, les plus honnêtes, les plus droits, les plus courageux. Il faut mériter cette confiance. »

Il ajoutait : « Restez étroitement liés à vos camarades, ceux qui vous ont élus…Ce sera là votre force principale. »

Nos écrits nous invitent à réfléchir à ces pensées, ce que nous appelons notre rapport aux salarié-e-s.

Notre syndicalisme montre ses limites dans nos objectifs de déploiement et ne permet pas d’avoir une CGT présente dans toutes les catégories de salarié-e-s, notamment vers les ingénieurs, les cadres, les employé-e-s du tertiaire et les populations féminines et jeunes.

Concernant les ICT, une catégorie massivement présente dans nos entreprises, lors du dernier congrès, nous soulignions l’exigence de mieux développer notre syndicalisme auprès d’eux, avec notre outil qu’est l’UFICT.

Il est temps d’avancer réellement. Laisser la parole aux ingénieurs, cadres et techniciens, c’est passer beaucoup de temps à les écouter, plus encore que chez les ouvriers et employés. Chaque fois qu’on leur parle de leur travail, qu’on leur demande de le raconter, surgit un flot de revendications, qui toutes, ont à voir avec cette contradiction entre leur volonté de bien travailler et l’obsession de rentabilité de la direction.

En vérité, je pense que nous n’avons pas trop le choix.

Ou nous réussissons avec notre UFICT à nous implanter solidement dans ces catégories croissantes de personnel, ou nous nous replions progressivement avec les conséquences qui en découlent. Il s’agit donc d’une priorité et quand nous avons un point d’appui, un militant ingénieur, cadre, technicien, c’est dans son propre milieu qu’il doit s’investir.

Les raisons qui ont conduit nos camarades, en plein Front Populaire, à organiser spécifiquement les cadres existent d’autant plus aujourd’hui.

On ne s’adresse pas aux ICT parce qu’il n’y a plus ou peu d’ouvriers, mais parce qu’ils font partie intégrante du monde du travail, que l’on veut et que l’on a besoin d’être la CGT de tous les salarié-e-s.

Au plan du déploiement, nous sommes en difficulté sur la continuité syndicale et la syndicalisation chez les retraité-e-s. En faisons-nous une activité prioritaire ?

Comment faire pour que chaque syndiqué-e retraité-e soit acteur de la bataille idéologique et du mouvement revendicatif ?

Chacun ne rencontre pas les mêmes soucis, il n’en reste pas moins que les questions de pensions, d’indépendance, d’autonomie, d’isolement, les concernent tous et permet de rassembler.

Nous avons à travailler la spécificité de leurs revendications, y compris celles liées à leurs entreprises, et aussi à travailler la convergence avec l’ensemble des retraitables et retraités.

Si notre activité ne permet pas de les toucher tous, nous avons à travailler entre les syndicats territoriaux, les structures interprofessionnelles, les filières métier/entreprises pour parvenir à aller à leur rencontre, et les syndiquer sur leur lieu de vie.

Dans la vie de l’organisation, le dernier congrès de la CGT a décidé du changement du taux de cotisation et de leur représentativité dans les instances.

Chaque syndiqué-e disposant des mêmes droits, nos camarades syndiqué-e-s retraité-e-s doivent pouvoir participer aux décisions sur ce qui les concernent, et non sur ce qui relève de la vie syndicale dans l’entreprise. Le respect de ce principe de bon sens évitera bien des tensions inutiles dans le fonctionnement quotidien du syndicat.

De congrès en congrès, d’année en année, de 8 mars en 8 mars, le constat reste figé sur la situation des femmes au travail, sur les inégalités salariales entre les femmes et les hommes.

Reste-t-il un seul argument que la CGT n’ait pas déployé sur cette question ?

Les candidats à la présidentielle annoncent vouloir leur donner plus de place dans l’entreprise, dans la société, mais ce ne sont pas de paroles dont elles ont besoin, ce sont des actes.

Y compris dans la CGT, où il nous faut dépasser les intentions et passer aux actes, sans comme trop souvent trouver toutes les bonnes excuses.

Si ponctuellement nous abordons cette question dans nos syndicats, comment la poursuit-on ? Comment cette inégalité ancestrale, instrumentalisée par les patrons pour sous payer, sous classer une partie des salariés, est-elle prise à bras le corps ?

Quoi que l’on décide, il apparait majeur, au regard de ce qu’est notre syndicalisme d’aujourd’hui, de prendre des dispositions en termes de collectifs de direction du syndicat, de plan de travail syndical spécifique.

Là encore, dépassons la surface des choses, poussons la réflexion sur les causes du non-investissement de camarades sur ce qui relève de l’égalité. Si nous acceptons l’inégalité entre les salarié-e-s pour quelque prétexte soit-il, et les patrons n’en manquent pas, comment parler de fraternité ?

Fraternité, aussi un enjeu pour l’accueil des jeunes.

Comme beaucoup de jeunes arrivés dans les responsabilités, à plus forte raison les jeunes femmes, ou les moins jeunes, peuvent parfois se sentir seules.

Si l’âge n’est pas une qualité en soi, la jeunesse porte en elle des qualités d’enthousiasmes et d’initiatives qui n’attendent qu’à être développées.

Le syndicalisme est trop sérieux pour le laisser à ceux qui veulent absolument s’en occuper pour les autres. C’est à tous les syndiqué-e-s, réuni-e-s autour de leurs revendications, leurs propositions, leurs projets, de réinventer sur le socle de nos valeurs communes sans craindre le débat d’idées.

Construire le rapport de force dépend de nos forces organisées et de leur mise en œuvre. Mais prenons-nous à bras le corps cette question ?

S’il est indispensable de posséder plus de syndiqué-e-s, plus d’influence pour le rapport de force, notre façon de travailler reste encore trop ancrée sur une culture syndicale renfermée sur nous-mêmes, et sur une base légitime des garanties statutaires, alors que le salariat du secteur, avec la libéralisation, s’élargit à de plus en plus de salarié-e-s dont les garanties sont assises sur le droit commun.

L’activité syndicale basée sur des pratiques de relations sociales partagées laisse place à des rapports avec les employeurs beaucoup plus conflictuels. Nous avons de plus en plus à faire à des employeurs qui répondent à des critères de gestion privée, basés sur des priorités financières de rentabilité, dans la droite ligne du MEDEF.

Face à cela, nous devons ouvrir notre fonctionnement, beaucoup plus sur le secteur énergie atomique autour du nucléaire, envers les mineurs avec le code minier et sur la protection sociale, également envers les prestataires pour des garanties collectives de haut niveau, sans délaisser les Industries Electriques et gazières, bien entendu.

La fédération continuera d’accueillir les camarades de la sous-traitance dans ses syndicats et œuvrera dans toute la CGT pour qu’ils trouvent toute leur place.

Avoir une organisation dynamique, en capacité de peser et d’imposer l’expression des revendications des salariés, nous oblige à ce que les syndiqués soient maîtres de leur organisation.

En effet, comment prendre des décisions et qu’elles soient suivies, si la participation est faible ? Dans nos instances statutaires, les camarades présents représentent-ils réellement la voie de celles et ceux qu’ils représentent ? Des débats préalables avec les syndiqué-e-s, ou dans les instances locales, ont-ils eu lieu pour les mandater ?

Comment nous servons-nous de l’information et de la formation syndicale ?

C’est un véritable enjeu dans la bataille des idées.

Pour être fort, il faut aussi être uni ! La question de l’unité syndicale se pose avec acuité.

On l’a constaté avec la mise en demeure de Bruxelles sur l’ouverture à la concurrence des concessions hydrauliques. Cette unité syndicale a aidé aux mobilisations internes des salariés et entraîné sa suspension.

Comme quoi, le syndicalisme dans une démarche unitaire, est en capacité d’entraver les décisions à tous niveaux. L’unité c’est un moyen pour les salariés pour gagner sur leurs revendications.

Lors de notre précédent congrès, nous avions également soulevé notre démarche syndicale en territoire. Un plan de travail avait été décidé avec une visite des syndicats pour repenser notre qualité de vie syndicale.

Si l’activité syndicale en territoire apparaît incontournable, les syndicats expriment le besoin de structurer les métiers, avec la cohérence et un message unique envers les salarié-e-s.

Le besoin d’écoute des syndicats est nécessaire, sur le fond, il repose sur la nécessité d’un syndicalisme de proximité. La généralisation des sections syndicales dans les entreprises n’est-elle pas la solution ?

Le territoire reste le lieu où se construisent les convergences revendicatives, au sein de notre secteur, comme de l’interprofessionnel. C’est l’endroit où la bataille pour un Pôle Public de l’Energie prend toute sa dimension, comme celui pour un statut social de haut niveau pour les salarié-e-s.

C’est là où le déploiement sur les lieux de travail, où la CGT est faible ou absente, est le plus crédible. C’est aussi à ce niveau que nous pouvons participer à la vie de la CGT, à son développement sur le plan interprofessionnel, au développement d’un syndicalisme CGT pleinement fédéré et confédéré.

Les syndicats doivent s’interroger sur leurs organisations et leurs évolutions. Quels bilan tirent-ils de la mise en œuvre de la territorialité ? Quelles améliorations pour gagner en efficacité et permettre d’être plus présents auprès des salarié-e-s, des retraité-e-s ?

Le syndicat territorial doit maintenir la cohérence entre l’ensemble des salarié-e-s de l’énergie sur un périmètre donné.

Cher-e-s camarades, je souhaiterais terminer sur quelques impressions personnelles.

Notre syndicalisme CGT peut trouver rapidement, dans nos entreprises comme ailleurs, une place plus grande que celle qu’il a aujourd’hui.

D’autres pas en avant, plus riches, plus souples et déterminés, peuvent être accomplis, pour aider notre syndicalisme à s’épanouir dans des formes nouvelles. C’est indispensable.

Etre audacieux, retrousser nos idées et nos manches, agir et ne pas attendre. Le monde d’aujourd’hui est coincé entre ce qui ne sera plus et ce qui peut naitre.

Cher-e-s Camarades, notre syndicalisme est plein de possibilités non réalisées, nous sommes ici pour en tracer les chemins et devenir incontournables.

Durant une semaine, vous aurez la possibilité de livrer vos réflexions, vos avis. Vous aurez à prendre des décisions qui vont engager la Fédération. Avec l’objectif d’une CGT rassemblée, unie, forte et combative pour être la CGT de toutes et tous. Nous voulons que les choses changent, tant au plan de la situation économique du pays, que de notre fonctionnement.

Pour terminer, quelques mots personnels. Nous allons être ensemble toute la semaine. Vous le savez, je quitte mon mandat de Secrétaire Générale.

Je voudrais, avec une certaine émotion, vous remercier, toutes et tous, de tous ces merveilleux moments de rencontres, d’échanges, de partage, de fraternité et de solidarité, que nous avons connus ensemble à différentes périodes.

Joies, bonheurs, luttes, combats, parfois aussi douleurs, tensions, conflits. Ce que j’en retiens, et qui prend le dessus sur tout cela, ce sont les valeurs humaines.

La CGT est une immense école de la vie qui nous fait nous dépasser nous-mêmes. C’est une page de mon parcours militant personnel qui se tourne pour aller vers d’autres horizons.

Grand merci encore à toutes et tous. Bon débat et vive la CGT !

Rapport de la Commission Mandats et Votes présenté par Marc PAUTOT

Cher-e-s Camarades,

Le rôle de la commission Mandats et Votes est de s’assurer que la représentation au congrès est bien conforme à nos statuts.

C’est pour ces raisons que la commission soumet à l’approbation du congrès dans ce rapport le nombre de voix disponibles dans le congrès.

Le vote de ce rapport par les délégué-e-s délibératifs permettra ensuite de légitimer l’ensemble des votes de notre congrès.

Les chiffres ne prennent en compte que les 426 délégué-e-s ayant renseigné leur date de naissance sur la fiche du délégué-e.

  • 21,67% de femmes
  • 6,12% de jeunes moins de 30 ans
  • 6,24% de jeunes de 30 à 35 ans
  • 6,3% Cadres, ingénieurs, chercheurs
  • 56,2% Techniciens, agents de maîtrise
  • 37,5% Ouvriers, Employés

Pour rappel, le Conseil Général du 30 juin 2016 a fixé 4 objectifs à la Commission Mandats et Votes pour être représentatif de nos syndiqué-e-s et s’ouvrir sur l’avenir du syndicalisme :

  • Pourvoir tous les mandats disponibles pour avoir notamment un congrès représentatif de l’ensemble de notre secteur (mines, énergie, EA…).
  • Objectif minimum de 80 jeunes délégué-e-s (<ou= à 30ans).
  • Objectif minimum de 140 femmes déléguées, représentant 27 % du total des délégué-e-s.
  • De tendre au respect des proportions de la répartition par collège de nos syndiqué-e-s avec un objectif minimum de 18 cadres et ingénieurs, et de 195 techniciens et agents de maitrise, du total des délégué-e-s actifs.

Ces critères avaient ensuite été déclinés par région. Vous avez normalement ce tableau remis par vos référents régionaux qui vous permet d’avoir une vision détaillée des régions.

Avant d’analyser ces éléments statistiques, la Commission Mandats et Votes tenait à vous faire état des difficultés rencontrées tout au long du processus de mandatement.

Comme vous le savez, nous avons préparé, depuis plusieurs mois, ce congrès dans un contexte de luttes de haut niveau pour défendre notamment l’avenir de nos entreprises. (Areva, IEG, etc.) ainsi que notre « triptyque » emploi, salaire, pensions, activités sociales.

Nos règles statutaires précisent qu’un-e délégué-e doit être forcément issu-e du syndicat qui le-la mandate et qu’il n’est pas possible d’engager les voix d’un autre syndicat.

La commission a également fait, à de multiples reprises, le constat des retards conséquents pris dans le processus de mandatement des délégué-e-s, évidemment, tout cela a des impacts sur la préparation démocratique de notre congrès.

Commençons par faire le point sur l’état de nos forces organisées.

Nous sommes au mois d’avril 2017 et tous les FNI 2016 n’ont pas été réglés dans COGETISE. Il n’est donc pas légitime de s’appuyer sur 2016. D’ailleurs, j’invite les syndicats, qui ne l’ont pas encore fait, a réglé leurs FNI 2016 car c’est sur cet exercice que nous convoquerons le prochain Conseil Général.

C’est pourquoi, afin de comparer ce qui est comparable, nous prendrons des exercices soldés. Nous sommes partis du tableau d’orga de 2013 à 2015.

Nous pouvons donc avec certitude comparer les années 2013 et 2015.

L’état définitif de 2015 est de 52 339 syndiqué-e-s.

Les 52 339 FNI, au sein de notre Fédération se répartissent comme suit :

– 22 716 Actifs CGT soit 43,40 %,

– 7 430 CGT-UFICT soit 14,20 %,

– 22 193 Retraités et veuves soit 42,40 %.

Lors de notre 5ème congrès à Besançon, convoqué sur la base des FNI 2012, nous enregistrions 57187 FNI, soit un recul de syndicalisation brute de 4 848 FNI.

Dans le cadre des statuts adoptés à notre dernier congrès, sur l’exercice 2015, 252 syndicats sont affiliés à notre Fédération et étaient en droit de participer aux travaux de notre 6ème congrès.

Ces 252 syndicats représentent 42 469 voix.

162 syndicats sont présents à ce congrès. Ainsi, le congrès dispose de 38 032 voix pour voter.

Pour rappel :

– Le calcul des voix s’effectue sur les cotisations des exercices 2013, 2014 et 2015.

– Le mode de scrutin sera le même que pour nos instances, c’est à dire un vote global, chaque délégation de syndicat engage les voix de leur syndicat sur un des choix proposés. Le résultat des « POUR » et des « CONTRE » est exprimé en pourcentage et en nombre de voix.

Les délégué-e-s présent-e-s sont 426 au total.

Ils-elles se répartissent comme suit :

  • 374 issus de la Branche IEG soit 87,80%
  • 11 issus de la Branche Energie Atomique soit 2,58%
  • 29 issus de la Branche Mines soit 6,81%

Ils sont :

  • 329 actifs, soit 77,23%
  • 97retraités, soit 22,77 %

Parmi les délégué-e-s :

  • 195 participent à leur 1er congrès fédéral, soit 45,77 % (ils étaient 225 soit 50,30 % des délégué-e-s à Besançon.)
  • 25 sont syndiqués depuis moins d’un an. Nous pouvons être satisfaits de cette évolution par rapport à Besançon où nous n’avions qu’un.

La répartition des délégué-e-s par sexe :

  • 96 femmes, soit 22,50 %
  • 330 hommes, soit 77,50 %

La Direction Fédérale préparatoire au congrès avait fixée, comme objectif minimal, un nombre de 140 femmes disposant d’un mandat de délégué délibératif à ce congrès.

L’objectif minimal n’est pas atteint puisque nous enregistrons seulement 96 femmes présentes soit 22,56 %.

Je rappelle que nous comptions au congrès de Besançon, 113 déléguées femmes soit 24,9 % des délégué-e-s en clair un recul de 17.

Je dois souligner que si certains syndicats se sont bien appropriés cette démarche, d’autres en ont fait totalement abstraction, en particulier en ne posant pas le débat collectif dans leur CE.

Concernant la représentativité des jeunes, lors de la préparation de notre congrès, la Direction fédérale avait arrêté l’objectif minimum de 80 jeunes de moins de 30 ans.

A l’ouverture de ce 6ème Congrès, ils représentent 37 délégué-e-s de moins de 30 ans, soit 8,7 % et 52 délégué-e-s de 31 à 35 ans.

Pour comparaison, au congrès de Besançon, les jeunes de moins 35 ans représentaient 17 % des délégué-e-s. Si nous reprenons les mêmes critères, nous sommes à 21 % de jeunes de moins de 35 ans.

La Commission Mandats et Votes tient donc à exprimer un avis mesuré sur les objectifs minimums fixés concernant la représentation des Femmes et des Jeunes dans les délégations des syndicats pour notre 6ème Congrès.

La répartition des délégué-e-s par âge à ce congrès représente :

  • 37 délégué(e)s de moins de 30 ans soit 8,7%
  • 52 délégué(e)s de 31 à 35 ans soit 12,20 %
  • 225 délégué(e)s de 36 à 55 ans soit 52,8%
  • 57 délégué(e)s de 56 à 60 ans soit 13,4%
  • 55 délégué(e)s de plus de 60 ans soit 12,9%

En ce qui concerne les délégué-e-s présent-e-s à ce congrès, comme d’ailleurs l’ensemble de nos syndiqué-e-s, il reste beaucoup à faire en termes de formation syndicale.

Regardons un peu, de plus près notre engagement dans la formation qui est essentiel pour mener au mieux notre activité.

Si on ne s’en tient qu’au niveau de la formation syndicale d’accueil et au niveau de la formation de niveau 1, on constate que 53,75 % des délégué-e-s ont suivi la formation syndicale d’accueil et 82,40 % le niveau 1, alors que la charte syndicale adoptée au 47ème Congrès confédéral dit que chaque syndiqué-e a le droit de recevoir ce type de formation.

Toutefois, nous constatons une évolution par rapport à notre dernier congrès. Nous devons continuer dans cette dynamique.

Nous avons un défi à relever, cela s’avère d’autant plus vrai que seul-e-s 40 délégué-e-s présent-e-s ont participé à la formation de formateur. Nous connaissons toutes et tous les enjeux de la formation qui sont essentiels pour notre déploiement.

Voilà, mes Cher-e-s Camarades, les éléments que j’étais chargé de porter à votre connaissance.

Pour conclure, comme il est de tradition dans la CGT, ce rapport ne serait être complet sans que nous prenions le temps de saluer nos camarades, jeunes, plus anciens pour leur attachement et engagement à la CGT.

J’appelle à venir me rejoindre à la tribune, la plus ancienne et le plus ancien d’entre nous :

  • La camarade la plus ancienne : Elise PERIFEL,70 ans du syndicat de Saint-Etienne
  • Le camarade le plus ancien : Raymond FRACKOWIAK, 77 ans du syndicat Mineurs du Pas de Calais.

Maintenant, ils représentent tous deux l’avenir de la CGT, j’appelle également à venir nous rejoindre :

  • La camarade Cassandre BRIERE, 25 ans du syndicat Energie Ile et Vilaine.
  • Le camarade Antoine GUILLAUME, 21 ans du syndicat du Mans.

Je vous demande de les saluer comme il se doit.

Je passe maintenant la parole au président qui va soumettre ce rapport au vote.

Bons travaux à vous toutes et tous.

Introduction sur « Bilan d’activité de Besançon à Nantes » présentée par Laurent LANGLARD

Cher-e-s Camarades,

Dans le déroulement des travaux de notre 6ème congrès fédéral, nous avons à débattre de la partie « bilan d’activité » des textes de ce congrès. Le temps de ce débat se prolongera cet après-midi avec un vote prévu à 15h45.

Lors du 5ème congrès de Besançon, les délégués avaient traduit les ambitions du congrès au travers de 8 résolutions, dont une résolution d’actualité.

Certaines thématiques engageaient directement les syndicats et d’autres la fédération.

L’examen du bilan par les congressistes est un moment privilégié qui permet de mesurer le chemin parcouru à l’aune des décisions et des engagements pris.

La commission des écrits, mise en place pour préparer ce congrès, a construit ce document sous la forme d’un « bilan de la mise en œuvre des décisions de congrès » autour des résolutions votées au 5ème congrès de Besançon.

Ce document ne constitue pas l’intégralité des activités de la fédération mais rend compte aux syndicats de la mise en œuvre des orientations votées lors de notre dernier congrès fédéral.

La commission a donc analysé la mise en œuvre factuelle des 8 résolutions, les plans de travail associés, les mesures d’impulsion de la fédération, des régions, des entités fédérales. Cette analyse prend en compte l’appropriation réelle de ces décisions par les syndicats, en essayant d’identifier les obstacles, les difficultés rencontrées. Ce document a été aussi enrichi par les débats réalisés lors des 10 forums de préparation de ce congrès.

C’est donc un document de synthèse. L’intégralité des contributions des entités fédérales, pôles, unions, commissions ou branches, est disponible sur le site internet de ce 6ème congrès.

Une première version du document de « bilan des résolutions » a été mise à disposition de l’ensemble des syndiqués par le biais d’un numéro spécial de notre magazine fédéral « Energies Syndicales ».

Une période de débats a été ouverte dans les syndicats pour qu’ils puissent examiner ce texte et proposer éventuellement des amendements ou contributions de syndiqués jusqu’au 15 février 2017.

Cette période d’appropriation du projet de texte « bilan de la mise en œuvre des décisions de congrès dans les syndicats » s’est traduite par de nombreuses contributions et amendements. Le tout dans une période de forte mobilisation.

A l’issue de ce processus, une version définitive mise en débat à ce congrès a été validée par la direction fédérale. Elle a été envoyée au syndicat et fait partie des documents disponibles dans votre sacoche de congressiste.

Il vous appartient maintenant, en tant que délégué-e-s, de porter une appréciation sur le bilan de la mise en œuvre des décisions prises lors de notre dernier congrès fédéral.

A l’issue du débat de cet après-midi, vous aurez à voter pour valider un texte définitif.

Bon débat à vous la parole.

Rapport : " Nos axes revendicatifs pour les trois prochaines années " présenté par Laurent HEREDIA

Chers (es) Camarades,

Le temps de débats à venir concerne nos axes revendicatifs pour les trois prochaines années. Ce rapport introductif succinct ne reviendra que peu sur les thématiques des trois tables rondes revendicatives, celles-ci ayant leur propre introduction.

La résolution de la partie II est volontairement courte et insiste sur notre démarche revendicative nationale. Elle peut se résumer ainsi : Gagner la bataille des idées afin d’être en capacité d’être victorieux sur l’amélioration des garanties collectives et statutaires, sur un nouveau socle de garanties communes aux salarié-e-s de l’énergie et des mines dans les activités sociales et la protection sociale et sur notre démarche revendicative pour le pôle public de l’énergie.

La partie II des orientations porte 7 axes revendicatifs majeurs, fruits des réflexions des syndicats dans les forums ou de la continuité de nos démarches et débats en cours. Ces propositions revendicatives s’inscrivent dans le contexte économique et politique que nous vivons et les perspectives que nous apercevons.

Premier axe, notre démarche revendicative sur le travail.

Notre objectif est de rendre le travail émancipateur, de lui redonner du sens, de le faire reconnaître afin de sortir du travail subi et aliénant.

Les écrits des orientations nous interrogent sur les luttes à mener pour transformer le travail en s’appuyant sur nos revendications du Nouveau Statut du Travail Salarié et de la sécurité sociale professionnelle.

Le passage du faire au faire faire crée de plus en plus de pertes de compétences techniques, sources de souffrances pour les salarié-e-s et pour notre capacité collective à répondre aux enjeux énergétiques de demain.

L’accroissement de l’externalisation des activités dans l’ensemble des entreprises de nos champs professionnels nous percute sur notre démarche envers la sous-traitance, la réinternalisation des activités et l’homogénéisation des garanties collectives vers le haut.

En ce sens, nous proposons que la revendication du statut de l’énergéticien soit le deuxième axe majeur de notre future démarche revendicative.

Il s’inscrit dans les objectifs du Nouveau Statut du Travail Salarié et de la sécurité sociale professionnelle en englobant le meilleur des garanties collectives existantes dans nos champs professionnels. En ce sens, il y a urgence de maintenir l’existence du statut des mineurs, notamment avec la perspective potentielle d’ouverture de nouvelles mines dans les années à venir.

Le statut du travailleur de l’énergie c’est aussi plus de démocratie sociale, plus de droits au logement et au transport, plus de droits à la santé au travail, plus de politiques familiales solidaires, un niveau de salaire et de pensions répondant aux revendications de la CGT, la garantie de l’emploi, plus de droits à la formation professionnelle et le maintien des régimes spéciaux de retraite ainsi que leur élargissement.

Troisième axe revendicatif, les activités sociales comme socle commun de nos droits.

L’inégalité entre salarié-e-s et retraité-e-s intervenant sur nos champs professionnels face aux besoins d’activités sociales est une réalité, nous revendiquons qu’une plus grosse part des richesses créées y soit consacrée. Il s’agit là de notre salaire socialisé. Pour la CGT cette formule est pleine de sens, il s’agit d’un droit solidaire qui réponde aux véritables besoins des salarié-e-s et des retraité-e-s.

La gestion ouvrière doit être pérennisée, avec les bénéficiaires de manière permanente, en développant un projet humaniste et émancipateur. Fruit des luttes, la gestion par les travailleur(euse)s de leurs activités sociales doit être intégrée à notre démarche revendicative. En complément, les activités sociales doivent trouver leur place dans les luttes des travailleur(euse)s.

L’affaiblissement politique de la gestion des activités sociales dans les comités d’entreprises n’est-elle pas source de précarisation sociale et de frein à l’émancipation du salariat ? Ne participe-t-elle pas à la fragilisation du tourisme social mais aussi de l’économie sociale et solidaire ? Comment nos activités sociales accompagnent-elles la lutte au côté des travailleurs ?

Autant de questions auxquelles nous devons apporter des réponses collectives afin que les activités sociales deviennent un droit nouveau pour celles et ceux qui n’en bénéficient pas ou la pérennisation et le développement de celles déjà existantes pour les autres.

Autre axe fort, la question de la protection sociale.

La protection sociale touche l’ensemble des travailleur(euse)s, actifs-ves comme retraité-e-s.

Depuis la création de la sécurité sociale, gouvernements et patronat n’ont eu de cesse de s’attaquer à ce droit fondamental qu’est celui de la santé publique.

Nous revendiquons une protection sociale de haut niveau dans les mines et l’énergie.

Tout d’abord, la question du financement assis sur la création de richesses avec les cotisations patronales. Ensuite, un niveau de prestations qui limite le reste à charge des bénéficiaires et le supprime pour les actes de santé.

Pour la CGT, chaque salarié-e et retraité-e a droit à une protection sociale de haut niveau, solidaire tout au long de sa vie. Elle doit répondre aux valeurs qui fondent la sécurité sociale : universalité, solidarité et démocratie.

N’est-il pas temps de créer du lien entre protection sociale et revendications contre le mal travail et la précarité ? La veille sociale devient nécessaire entre la protection sociale, les organismes sociaux et les entreprises. Pour cela ne faut-il pas investir dans la santé de proximité ?

Nos propositions ont cette ambition, créer du lien entre nos différents régimes, aider la médecine de proximité et construire le lien entre la protection sociale et les bénéficiaires au plus proche de leur lieu de travail ou de vie.

Cinquième axe revendicatif, les enjeux énergétiques et syndicaux face à la décentralisation énergétique.

Selon les milieux autorisés, la tendance serait à la décentralisation du secteur de l’énergie, que ce soit pour les réseaux ou la production énergétique.

Si cette tendance est avérée, de nombreuses questions techniques et sociales restent en suspend : Quid de l’avenir des énergéticiens classiques ? Quid de la péréquation tarifaire ? Quels impacts de la digitalisation de nos activités sur l’économie, les conditions de travail, la technicité et la maitrise publique ? Quel avenir pour nos garanties collectives dans la multiplication des acteurs industriels ?

Face à toutes ces interrogations, nous opposons nos revendications spécifiques compatibles avec les évolutions technologiques quelles qu’elles soient. C’est cette démarche que nous avons entreprise dans la lutte contre les solutions posées par la loi Transition Energétique. Les évolutions à venir, que ce soit dans la mise en œuvre de cette loi ou dans les nouvelles directives européennes à venir, issues du nouveau paquet énergie climat de Bruxelles, nécessiteront une démarche revendicative spécifique portant nos revendications collectives.

C’est notamment pour s’assurer que les évolutions qui touchent les secteurs de l’énergie et des mines ne seront pas régressives socialement que nous continuons de porter le pôle public de l’énergie et l’agence européenne de l’énergie.

Il s’agit du 6ème axe revendicatif, le pôle public de l’énergie.

Revendication forte de la FNME CGT, encore plus qu’hier elle a tout son sens, notamment dans une période où la commission européenne lance son nouveau paquet énergie et climat.

2 000 pages qui touchent l’ensemble de nos secteurs industriels et qui auront des impacts lourds pour l’avenir de nos industries et pour nos garanties collectives si nous ne menons pas une démarche revendicative et de lutte forte à son encontre. Cette future lutte ne peut se concevoir sans les fédérations syndicales européennes. Notre revendication de bilan de la dérèglementation avant toute nouvelle évolution règlementaire est une nécessité, nous devons la gagner en premier lieu dans les européennes où nous sommes affiliés.

Le pôle public, au-delà de la maitrise publique et de l’optimisation du Mix énergétique actuel, c’est assurer l’avenir industriel de l’énergie quand peu d’investissements dans de nouveaux outils énergétiques de masse sont réalisés actuellement. C’est transformer les dépenses dans le Monopoly de l’énergie vers la réponse aux besoins de l’Etat, de l’économie et de la population. C’est aussi asseoir un niveau élevé dans la recherche et développement pour que le futur mix énergétique permette une énergie de qualité à chaque instant et au plus bas coût. Il s’agit donc de pérenniser le parc actuel et de le faire évoluer en fonction de la technicité et des besoins.

Nous devons être en veille pour que les industriels d’aujourd’hui et l’Etat soient les acteurs des évolutions en cours et non des spectateurs de l’installation de nouveaux entrants comme Google, Amazon ou de nouvelles technologies laissées entre les mains de startups avec comme unique modèle économique le pompage de la CSPE ou celui du crédit impôts recherche… Il s’agit aussi d’éviter le schéma allemand qui est train de socialiser les futures pertes de secteurs qu’ils sont définis comme en fin de vie, alors que l’heure est à l’optimisation du mix déjà installé !

C’est pour cela que nous devons être force de propositions, comme pour l’avenir de l’hydroélectricité en revendiquant que les multi usages de l’eau deviennent des Services d’Intérêts Généraux, ce que permet le droit européen, afin qu’ils soient soustraits du secteur marchand et deviennent de véritables services publics, supprimant de fait la mise en concurrence des concessions.

Le service public, c’est aussi ce qui fait l’essence du septième axe revendicatif, le droit à l’énergie.

La FNME CGT revendique l’éradication de la précarité énergétique quand plus de 11 millions de personnes sont concernées en France.

L’accès à l’énergie est source de vie, d’éducation et d’émancipation sociale, dès lors il est insupportable au XXIème siècle en France que la Nation ne réponde pas aux besoins énergétiques de sa population.

Ce rapport introductif est loin d’être exhaustif, il pose dans le débat la proposition de 7 axes revendicatifs majeurs que nous aurons à mettre en œuvre collectivement dans la prochaine mandature.

A vous la parole.

Notre démarche syndicale et notre rapport aux salarié-e-s et aux retraité-e-s Rapport présenté par Soraya LUCATTELLI

Cher-e-s Camarades,

La libéralisation du secteur de l’énergie a profondément transformé nos entreprises et cela dans tous les secteurs de notre champ fédéral.

Privatisations, réorganisations, filialisations, externalisations avec recours massif à la sous-traitance, désengagement de l’Etat, application de la loi de transition énergétique que nous avons longuement combattue, arrivée de nouveaux opérateurs dans le secteur.

La liste est non exhaustive car encore longue.

Toutes ces transformations ont conduit à une nouvelle composition sociologique du salariat : statutaires et non statutaires, plus de diplômé-e-s, plus de jeunes, plus de femmes.

Par ailleurs, notre activité retraitée s’adresse à 3, voire 4 générations et couvre 3 types de pensionné-e-s avec des régimes sociaux différents : IEG, mineurs et régime général.

Ces profonds changements et cette évolution sociologique questionnent notre syndicalisme. En effet, cela a contribué à brouiller les repères des salarié-e-s, des syndiqué-e-s actifs et retraité-e-s, et, plus grave, de notre corps militant.

Notre action syndicale s’en trouve bouleversée.

La crise financière et les différentes lois votées ces dernières années (Rebsamen, Macron, El Khomeri pour ne pas les nommer) ont un impact quotidien sur le travail et sa place dans la société.

Une des conséquences directes est la perte de repères sociaux collectifs des salarié-e-s et retraité-e-s mais également la naissance d’autres formes et de nouvelles revendications.

C’est pourquoi notre syndicalisme doit partir de la réalité quotidienne que vivent les salarié-e-s pour confronter nos propositions et construire avec eux le rapport de force.

Il est essentiel d’adapter notre syndicalisme à la diversité que comportent aujourd’hui nos entreprises et notre société. Cette diversité que nous devons faire vivre pour que notre organisation reste ou devienne un espace d’échanges, de dialogues et de constructions collectives d’idées et de propositions.

Les salariés aspirent plus que jamais à un syndicalisme de proximité, efficace, utile qui tienne compte de leur réalité et de leur avis. Ils souhaitent pouvoir s’y identifier.

C’est pourquoi il est nécessaire de les consulter car c’est associer les syndiqué-e-s et les salarié-e-s à chaque étape des discussions ou des négociations sur les sujets qui les concernent.

Cette démarche suscite l’adhésion et permet d’élever le rapport de force en mobilisant plus largement, ne la craignons pas. Au cœur du processus du travail, les salarié-e-s sont les plus légitimes à donner leur avis.

Concernant les élu-e-s en IRP, ils et elles doivent pouvoir trouver un équilibre entre activité syndicale et institutionnelle. Parfois nos élu-e-s s’y sont trouvé-e-s enfermé-e-s en subissant le calendrier imposé par les employeurs et en délaissant l’action de terrain au grand plaisir des directions. Nous devons veiller à ce que les IRP servent à la démarche revendicative et de lutte avec les salarié-e-s et en cela, il est important de s’en servir comme aide à la compréhension des enjeux et à la communication.

En effet, la CGT doit continuer à être innovante dans sa manière de communiquer afin de valoriser son travail. Même si ces dernières années les réseaux sociaux ont pris une grande place en matière de communication, surtout chez les jeunes, et nous avons pu le constater dans la dernière période en matière de construction des luttes, cela ne doit pas prendre le pas sur le contact direct auprès des salarié-e-s.

La proximité est essentielle, nécessaire à la syndicalisation.

La syndicalisation contribue à élever le rapport de force.

Le cloisonnement des entreprises de l’énergie a réduit le revendicatif des actifs aux questions des entreprises. Les retraité-e-s s’en voient de plus en plus exclu-e-s. Même si les convergences d’intérêts existent toujours, elles ont parfois des difficultés à s’exprimer et à se développer. La notion de « force d’appoint » que représentent les retraité-e-s reste forte chez les militant-e-s actifs-ves au détriment d’un véritable développement d’activités revendicatives spécifiques et intergénérationnelles.

La question de la continuité syndicale se pose. Si un travail commun existe entre l’UFR et l’UCR, il nous faut quand même développer un travail plus intense car des efforts sont encore à faire dans les départements et les localités.

Un travail rassemblé est nécessaire afin que chacun-e puisse mieux comprendre les problématiques de tous.

Il est indispensable que notre organisation continue de se questionner sur son fonctionnement et son organisation pour rendre naturel l’investissement de ses syndiqué-e-s tels qu’ils-elles sont, sans renoncer bien sûr à ce qu’est la CGT.

Il y a également un besoin de faire émerger une nouvelle génération de militant-e-s. Les diplômé-e-s, les femmes, les jeunes doivent pouvoir prendre des responsabilités syndicales dans notre organisation. Le renouvellement de près de 50 % des salarié-e-s de nos entreprises ces dix dernières années, l’augmentation du nombre d’ingénieurs, cadres et techniciens, une féminisation plus forte doit nous questionner sur notre capacité à les impliquer.

En cela, des outils existent : La formation trop peu déployée au vu de nos ambitions (stage d’accueil, niveau 1, UFR, spécifique IRP…), le livret d’accueil fédéral, les fiches « Vos droits » pour les ICT.

Nous devons faire de l’égalité Femmes-Hommes notre priorité. Mais nous devons déjà commencer au sein même de notre organisation. Si nous voulons réellement avoir plus de femmes en responsabilité, cette question ne doit pas concerner seulement les femmes. L’implication de tous et notamment des hommes est nécessaire.

Tout cela nous permettra de déployer notre activité dans toutes les catégories de salarié-e-s.

La CGT se veut ouverte à l’ensemble du salariat dans sa diversité, c’est pourquoi elle est fédérée et confédérée pour lutter contre l’éclatement et la division du salariat, en travaillant à la convergence des luttes.

Le mouvement syndical français est divisé. La multiplicité des syndicats et nos divergences ne contribuent pas à la syndicalisation et fragilisent notre capacité à faire face aux attaques patronales. Il faut encourager la confrontation des idées entre organisations. Dans l’intérêt des revendications des salarié-e-s, il faut tenter l’unité partout où cela est possible. Car nous le savons, toutes les fois où l’unité syndicale s’est mise en place, la mobilisation et le rapport de force en ont été plus grands. La force du patronat réside beaucoup dans l’éparpillement et dans la division des salarié-e-s. L’affrontement de classe, le travail contre le capital sont plus que jamais d’actualité. Ils sont le marqueur des luttes contre toutes les lois prises par les gouvernements successifs, à la seule écoute du Medef, se traduisant par un coût du capital de plus en plus lourd et accaparant, dans des proportions de plus en plus grandes, la richesse produite par les salarié-e-s.

Ne l’oublions pas, la CGT est née de la volonté du salariat de s’organiser collectivement face au patronat pour être plus forts.

Et maintenant, Cher-e-s Camarades, place au débat.

Rapport « La territorialité syndicale et l'organisation de la fédération tournée vers les syndicats » présenté par Pierre PETIT

Cher-e-s Camarades,

Je vais essayer en quelques minutes d’ouvrir nos débats avec deux objectifs :

Le premier, de revenir très succinctement sur le travail engagé depuis plusieurs congrès autour de la « territorialité » et la nécessité d’une fédération tournée vers ses syndicats.

Le deuxième, de vous présenter la démarche décidée par la direction fédérale sortante mise en œuvre par la commission des écrits préparant ce congrès.

« Territorialité » oui. Ce qui était un concept il y a plusieurs congrès fédéraux s’est en fait mis en place dans nos organisations fédérales et tout particulièrement dans nos syndicats.

Mais mettons-nous toutes et tous la même organisation derrière ce terme ?

Les différentes informations sur ce sujet remontées à la fédération par de nombreux canaux comme les forums de préparation de notre congrès, les congrès de syndicats, les formations syndicales en syndicats traitant de la vie syndicale, les diverses difficultés exprimées lors des visites organisées l’an dernier tendent à répondre par la négative.

Dans le même sens, les liens et échanges fréquents en direction fédérale avec les responsables de coordination posent la question de la pertinence, du rôle et du contenu de cet autre maillon territorial.

Tous ces éléments ont montré la nécessité de revenir en congrès de revisiter cette orientation essentielle à notre activité.

C’est ce que la direction fédérale sortante a décidé, charge à la commission des écrits de mettre en œuvre.

Dans sa préparation, la commission a cherché à redéfinir le terme de « territorialité ».

Un des seuls points ayant recueilli l’unanimité est une définition du type « définir la territorialité comme la mise en place d’une organisation CGT de proximité pour les salariés et les syndiqués d’un périmètre donné ».

L’unanimité n’étant principalement pas autour de la structure, mais bel et bien parce que cela correspond à nos décisions de congrès devant permettre d’avoir des syndicats faisant progresser la syndicalisation dans tous le salariat et d’avoir une activité revendicative en prise directe avec les salarié-e-s et les syndiqué-e-s qu’ils soient actifs, inactifs, ouvriers, employés, ICT ou chercheurs.

Il est proposé de garder dans la résolution 5, cette notion de proximité syndicale comme base de la territorialité.

Si ce point semble être partagé par tous, la mise en pratique de celle-ci sur le terrain est pour le moins à « géométrie variable ».

Vous avez pu lire dans la partie 5 du document d’orientation les difficultés pointées, mais je souhaite focaliser en ne prenant qu’un exemple, sur le fait que bien souvent chacun-e met quelque peu ce qu’il veut derrière les mots d’où parfois de fortes incompréhensions.

La notion de territoire par exemple est parfois perçue comme pure IEG ou plus largement parfois, elle peut être comprise par entreprise, par site de travail incluant ou non les retraité-es avec des paires de syndicats CGT et UFICT CGT ou pas et j’en oublie très certainement.

Autre élément complexifiant le dossier, l’éclatement des entreprises, et de fait leurs IRP pouvant être locales, départementales, régionales et nationales, n’aide pas à matérialiser aisément cette proximité territoriale.

De fait, des périmètres de syndicats dits territoriaux arrivent à se chevaucher perturbant l’activité syndicale CGT pouvant aller jusqu’à brouiller notre lien avec le salariat et nos syndiqués et risquant de mettre en péril la représentativité de syndicats tant leurs statuts manquent dans ce domaine de la rigueur nécessaire.

Forte de tous les éléments remontés, la direction fédérale sortante avait engagé dans le cadre de notre congrès la démarche suivante : Rédiger une version 1 du document d’orientation questionnant les syndicats sur des pistes, des propositions, des perspectives d’organisation pour nos syndicats et nos coordinations régionales et la fédération.

Cette phase a été tenue et le document transmis aux syndicats.

La phase suivante qui consistait à rencontrer les syndicats dans leur coordinations régionale afin d’échanger sur les pistes de la V1 afin de construire la V2 à présenter au congrès pour débat sur la base de leurs remarques ou propositions n’a pu être tenu. En effet, l’activité revendicative précédent le congrès ne nous a pas permis d’en prendre le temps.

Cette situation a conduit la direction fédérale sortante à valider une V2 reprenant les amendements reçus à la fédération sur la V1 en y ajoutant les résolutions.

Ce document que vous avez eu il y a quelques temps et que vous avez retrouvé dans vos pochettes est la base de nos échanges sur ce thème.

Il vous est proposé d’échanger et de recueillir les grandes lignes de vos propositions à débattre dans la mandature à venir lors de conseils généraux, et au plus tard lors de notre prochain congrès de 2020, pour décider de quelle organisation CGT nous devrons mettre en place.

C’est la démarche qui est proposée dans la résolution 5.

Enfin, pour ce qui concerne la maison fédérale, nous vous rappelons que le chantier est ouvert, que des modifications statutaires quant à son organisation interne sont incluses dans les statuts qui vous sont proposés au vote.

De plus, son organisation précise sera travaillée avec la nouvelle direction de la fédération sur la base des décisions de congrès avec pour objectif de répondre aux demandes des syndicats et autres instances fédérales. Ceci sera fait courant mai 2017.

Oui, l’objectif est bien d’avoir une fédération vraiment tournée vers ses syndicats.

Voilà, Cher-e-s Camarades, ce que j’étais chargé de vous présenter avant de lancer un débat que nous souhaitons, vous l’aurez compris, plus axé sur des propositions partant de vos vécus, de ce qui marche ou de ce qui marche moins bien plutôt que de refaire une nouvelle fois un bilan de nos difficultés.

Bon débat !

Adresse du congrès de la FNME-CGT aux travailleurs

AU CŒUR DU CONGRES, LA LUTTE POUR UN NOUVEAU MARDI DE LA COLERE !

Au lendemain de ce 11ème Mardi de la colère, la lutte continue dans les industries électriques et gazières.

Les syndicats CGT et UFICT-CGT de la FNME-CGT, réunis en congrès de Nantes, réaffirment leur opposition aux suppressions d’emplois, au démantèlement de nos entreprises, au gel des salaires, et à la casse des services publics.

Les luttes ont permis des premières victoires ! Mais le compte est loin d’être à la hauteur et les travailleurs en lutte ne sont pas dupes.

Malgré les attaques et la désinformation, tant du patronat que de certaines organisations syndicales, les travailleurs restent déterminés et acteurs de leurs avenir.

Par leurs actions, les grévistes démontrent une fois de plus qu’ils ne lâcheront rien !

La mobilisation ne faiblit pas dans cette bataille contre le libéralisme décomplexé.

La FNME-CGT revendiquera toutes les actions décidées collectivement par les travailleurs en lutte pour aboutir sur nos légitimes revendications.

Les syndicats CGT et UFICT-CGT de la FNME-CGT apportent leur soutien à l’ensemble des camarades en lutte sur tout le territoire, particulièrement à nos camarades guyanais face à l’immobilisme de l’Etat et du patronat.

Dans les prochains jours, la FNME-CGT avec ses syndicats CGT et UFICT-CGT créeront les conditions nécessaires afin de maintenir le rapport de force, passant par des assemblées de syndiqué-e-s et de salarié-e-s pour décider des actions à venir, jusqu’à l’obtention des revendications.

 

Nantes, le 12 avril 2017

Introduction « table ronde revendicative Égalité professionnelle » présentée par Muriel MARCILLOUX

Le 5ème Congrès Fédéral (avril 2014) avait décidé la mise en place de différentes commissions dont la Commission Femmes Mixité, en charge au travers de sa feuille de route validée en direction fédérale d’impulser les décisions actées dans les différentes résolutions. Le rôle de la commission se devait aussi d’impulser nos repères revendicatifs, de développer des outils à mettre à disposition des syndicats et d’être un appui aux militant-e-s. Nous avons travaillé un bilan que vous pouvez retrouver sur le site dédié au 6ème congrès et sur le site intranet de la FNME CGT.

Force est de constater que le sujet de l’égalité femmes/hommes est toujours considéré comme un peu secondaire. Pourtant on sent une dynamique, une prise en compte dans les syndicats et structures sociales pour intégrer la question des droits des femmes et l’égalité professionnelle dans leur plan de travail syndical, mais on sait aussi que beaucoup ont du mal à intégrer, voire à prendre en compte dans leur vie syndicale, les orientations, les plans de travail et revendications sur l’égalité professionnelle. Cela reflète par ailleurs le débat que l’on a eu à maintes reprises sur la situation des syndicats à être sur tous les fronts, tant les attaques viennent de partout et qu’effectivement on nous renvoie à la priorisation des luttes à mener.

D’un côté, nous avons une société en mouvement et des avancées indéniables sur les droits des femmes MAIS il y a toujours des résistances au changement, des freins persistants à la mise en place d’une société égalitaire. La résorption des disparités entre les sexes n’est pas toujours un signe de progrès. Pour exemple, les disparités ont reculé uniquement parce que les revenus des hommes ont connu une baisse plus prononcée que ceux des femmes. Les rapports sociaux de sexe structurent l’ensemble des interactions dans le monde du travail.

Et puis, nous sommes confronté-e-s à un problème de prise en compte politique de la démarche revendicative en direction des femmes :

  • Au sein de la Fédération
  • Au sein de nos organisations : syndicats, coordinations, CCAS, CMCAS et structures sociales…

Le bilan de l’activité de la commission est satisfaisant si l’on s’en réfère au plan de travail annexé à la feuille de route mais décevant si l’on s’en réfère aux résolutions du 5ème Congrès. En effet, les résolutions portaient sur le déploiement en direction des femmes et à leur syndicalisation. Une réflexion doit s’engager sur notre responsabilité collective à mettre en place nos résolutions de congrès et nos difficultés à décliner un plan de travail revendicatif envers ces populations.

Cependant, on ne dispose pas d’un état des lieux précis, par exemple, du taux de syndicalisation des femmes par secteur, ni même d’un état sur le déploiement de la Charte Egalité. On peut donc difficilement en tirer un bilan exhaustif.

On doit réellement s’engager à faire de la question de l’égalité femmes/hommes une de nos priorités et ce pour être en adéquation avec les valeurs que nous portons sur ce sujet. L’évolution de nos entreprises, avec une tertiarisation et une féminisation plus forte, est un élément supplémentaire qui nous impose cet engagement, sans quoi nous risquons d’être en décalage avec les aspirations des salarié-e-s.

On a aujourd’hui au niveau International, au niveau européen, au niveau des lois en France, le droit pour faire changer les choses dans les entreprises, impulser des évolutions qui vont dans le bon sens. Mais pour cela, il nous faut lutter, sensibiliser, informer, former dans l’entreprise et former tous nos militants et militantes.

Je vous propose donc que nous réfléchissions ensemble à la démarche égalité que nous nous devons de mettre en place durant ces trois prochaines années, sur nos revendications et aspirations, sur nos luttes que nous mènerons ensemble car si les employeurs ne sont pas poussés par les IRP, il n’y a que très peu de chances qu’ils s’emparent d’eux-mêmes du sujet de la façon ambitieuse dont nous, nous aspirons à la porter. J’insiste là-dessus parce que c’est vraiment essentiel.

Et le fait que peu d’amendements sur cette thématique soient remontés des syndicats doit déjà nous interpeller sur notre volonté à être raccord entre ce que l’on porte comme valeurs, comme revendications dans nos écrits de congrès et notre difficulté à les porter et les faire vivre dans notre combat syndical.

Lors d’un débat avec un camarade, il me disait « Oui, il y a des femmes dans mon unité mais on ne les voit jamais. Alors, il est difficile de cerner leurs préoccupations et encore moins de les syndiquer ».

Mais ne devrait-on pas se poser la question à l’inverse : « Mais moi syndicalement, quelle démarche revendicative je mets en place pour aller les rencontrer ? Comment je développe une activité syndicale là où les femmes travaillent ? Notre première démarche ne serait-elle pas de savoir dans quels secteurs elles évoluent ? Compter les femmes mais aussi compter sur les femmes. Montrer une CGT au service de tous les salarié-e-s. Comment je mène cette activité avec elles, en partant de leur travail, et avec quels outils ? Par rapport à nos outils et supports de communication, nous devons être plus vigileant-e-s à féminiser un tant soit peu les textes et y porter les revendications des femmes.

Toutes ces démarches doivent nous aider à la syndicalisation des femmes. Et plus les femmes seront invisibles dans nos revendications et moins elles auront envie de nous lire, de s’investir ou de participer à notre vie syndicale.

Etant donné que l’on aborde le côté revendicatif, je souhaiterai finir cette introduction par une note positive sur les actions menées ce 8 mars :

  • Une vingtaine de syndicats ont posé un arrêt de travail à 15h40.
  • Une quinzaine de syndicats ont organisé des distributions de tracts et organisé des débats en allant à la rencontre des salarié.es dans les bureaux.
  • Des camarades ont soutenu cette action par des coupures de courant à 15h40.
  • Une dizaine de sites ont organisé des rassemblements et actions avec l’interprofessionnel.
  • D’autres ont organisé des débats autour d’un buffet ou barbecue.

Cette mobilisation pour ce 8 mars restera dans les mémoires :

  • Parce qu’elle était mondiale, avec un appel dans 35 pays du monde et notamment aux Etats-Unis, en Amérique Latine, en Pologne et des actions dans tous les autres pays ;
  • Parce qu’elle rassemblait large et nous a permis d’unir nos forces, syndicats, associations féministes, organisations de jeunesse ;
  • Parce qu’en France, plus de 300 actions ont été organisées dans la quasi-totalité des départements. Des débrayages et des grèves dans près de 200 lieux de travail ont été annoncés.

Alors continuons ce combat de justice sociale.

Le congrès est un moment privilégié pour mobiliser toute l’organisation. Notre débat doit maintenant s’orienter dans ce sens là en traitant de l’aspect revendicatif, de la démarche revendicative donc de notre vie syndicale.

Camarades, je vous invite dès à présent à ouvrir le débat et vous présenter aux micros pour y prendre la parole et ouvrir le débat.

Rapport financier présenté par Jean Philippe BUCHON

Cher-es Camarades,

Le précédent congrès, qui s’est déroulé à Besançon en avril 2014, avait traité à travers le rapport financier des exercices 2010, 2011 et 2012. Nous allons donc reprendre là où nous nous étions arrêtés. Le présent rapport traite des exercices 2013, 2014 et 2015. L’exercice 2016 sera clôturé fin avril de cette année, il sera donc présenté lors du prochain congrès. Les trois exercices en question ont été suivis par 3 trésoriers différents. C’est toujours délicat de rendre compte de travaux qui ont été initiés par d’autres. C’est en toute objectivité que je vais vous restituer ce bilan.

Pour ce faire, je vais essayer de ne pas être trop rébarbatif avec les chiffres. Pour autant, nous ne pourrons pas faire l’impasse sur certains éléments comptables indispensables à la compréhension de la situation. C’est également une façon de lire l’histoire de notre Fédération à partir de sa comptabilité. Je vais donc vous raconter son histoire, sans vous raconter d’histoires.

Le résultat d’exploitation pour l’exercice 2013 affiche un résultat positif de 527 K€. Celui de 2014 affiche un résultat négatif de 84 K€. Rappelons que ce dernier portait le précédent congrès de Besançon. Le résultat d’exploitation hors congrès était positif de 295 K€. Quant à l’exercice 2015, il affiche un résultat positif de 139 K€. Notons que ce dernier a fait l’objet de certains rééquilibrages. Effectivement sur les conseils avisés et appuyés de notre Commissaire aux comptes, nous avons dû passer des écritures qui consistaient, d’une part, à faire des reprises de provisions car celles actées dans notre comptabilité ne correspondaient plus à la réalité des risques à couvrir et, d’autre part, à passer en pertes des dettes qui d’un point de vue comptable étaient considérées irrécouvrables. Le bilan de cet exercice hors écriture aurait été de 78 K€.

La comparaison de ces trois exercices démontre une chute drastique du résultat. Quelle en est la cause ? Si l’on compare les produits d’exploitation, ils totalisent respectivement, 4 184 K€ en 2013, 4 542 en 2014 et 4 845 K€ en 2015.

Maintenant voyons les charges : elles totalisent 3 656 K€ en 2013, 4 626 K€ en 2014 et 4 706 K€ en 2015. Sur 3 exercices, nous constatons 29 % d’augmentation des charges de fonctionnement. A ce stade, je crois important de rappeler que, dans le cadre de la loi sur le financement et la transparence des organisations syndicales, il nous est interdit de provisionner le congrès dans notre comptabilité même si c’est un acte statutaire et récurrent. Le financement de notre congrès est donc porté essentiellement sur l’exercice 2014, même si il y a des résurgences sur 2015. On note distinctement qu’un effort considérable pour aller chercher des recettes supplémentaires en réciprocité des dépenses, ce qui permet en fin de bilan de maîtriser le résultat. Pour autant, le risque de dérapage est avéré et le suivi budgétaire est un sérieux travail d’équilibriste. Notre budget de fonctionnement est en opposition avec la chute du nombre de nos syndiqués. 2013, 55 838 syndiqués ; 2014, 54 638 syndiqués ; 2015, 52 333 syndiqués. Soit une baisse de 6 % sur la période.

Pour comprendre nos difficultés à maîtriser notre budget, allons plus précisément explorer certaines lignes comptables.

Dans les produits :

Les cotisations syndicales affichaient un total de 1 728 K€ en 2013, 1 546 K€ en 2014 et 1 645 K€ en 2015. Soit une baisse de 5 % entre les exercices 2013 et 2015. Les rentrées de cotisations ne couvrent qu’un tiers du budget de fonctionnement.

La part versée par les employeurs au travers, entre autres, du droit syndical passe de 590 K€ en 2013 à 540 en 2014 puis 636 en 2015. Attention cette hausse en 2015 intègre des rattrapages des années antérieures et n’est en rien un gage de pérennité. D’ailleurs les difficultés rencontrées par les entreprises de la branche, couplées à des politiques financières tournées exclusivement vers les profits des actionnaires, nous laissent présager le contraire.

Un effort constant est fait pour aller chercher des recettes de publicité, 368 K€ en 2013, 504 en 2014 (mais c’était une année de congrès) et 421 K€ en 2015. Là encore, l’exercice a ses limites.

Les bourses de formation passent de 399 K€ en 2013 à 562 en 2014, puis retombent à 422 K€ en 2015. Les formations portent deux enjeux : politique avec des militants mieux armés pour assumer leurs mandats et porter l’intérêt des salariés et, économique, car elles participent au financement de la CGT. Ce doit être un engagement de toutes et de tous.

La presse affiche des recettes de 524 K€ en 2013, 505 en 2014 et 536 en 2015. Si nous notons un effort des syndicats à régler les factures du journal Energies Syndicales, le montant cumulé des factures non réglées à la fin de l’exercice 2015, avant passage en perte des exercices antérieurs à 2012, s’élève à 322 374,43 €. La question du financement est ouverte, des solutions restent à trouver, faute de quoi, à terme c’est la pérennité du journal qui sera remise en cause. Avant tout, la presse doit faire l’objet d’une réflexion globale : nombre de publications, périodicité, moyens techniques et humains. La nouvelle équipe dirigeante aura à chercher des solutions visant à réduire les charges tout en permettant à l’ensemble de nos syndiqués d’être correctement informés.

Pour ce qui est des charges et parmi les plus éclairantes :

Les charges liées au complexe de Montreuil étaient de 437 K€ en 2013, 443 en 2014 et 452 en 2015. Soit une augmentation de 3,5 % sur la période. Rappelons que ces charges correspondent aux charges de copropriété, taxes comprises et à l’entretien du complexe de Montreuil. Elles sont calculées par rapport au prorata des m² occupés par les organisations de la CGT. La seule façon de réduire ce poste consiste à se débarrasser de bureaux et libérer ainsi des m². Sommes-nous prêts pour prendre une telle décision ?

Les frais de personnel sont de 301 K€ en 2013, 183 en 2014 et 212 en 2015. Ce poste fluctue en fonction des départs et des remplacements. Pour autant, notons que notre organisation administrative est, à peu de chose près, identique à la période où nous comptabilisions près de 90 000 syndiqués. Le dernier état d’Orga au 28 février 2017 fait apparaître pour 2015 un nombre de 52 333 adhérents.

Les frais de déplacements étaient de 1 100 K€ en 2013, 1 179 en 2014 et 1 128 en 2015. A partir de 2014, des notes de politique financière ont été écrites pour encadrer les remboursements de frais de déplacements et les contrôles sont systématiques. Pourtant ce poste reste élevé. C’est dû au fonctionnement même de notre Fédération. La vie de nos instances fédérales au quotidien, de nombreux déplacements pris en charge par la Fédération, certains moyens de transport utilisés, notamment les avions, le manque d’anticipation sur les commandes de billets, tout cela pèse lourdement sur le budget. Nous devons nous interroger sur nos pratiques militantes. Le nombre de réunions et de participants. Ne faudrait-il pas plus utiliser les moyens modernes de communication, plus faire appel aux nouvelles technologies afin de dégager du temps et des moyens pour aller à la rencontre des salariés en proximité ?

La presse a un coût de 713 K€ pour 2013, 687 K€ en 2014 et 775 K€ en 2015. Les commentaires ayant été faits en traitant les recettes, je n’y reviens pas.

La trésorerie disponible sur les comptes bancaires de la FNME CGT oscille sur les 3 exercices concernés, entre 1 100 K€ et  2 000 K€. Si ces sommes peuvent paraître au premier abord, confortables, ramenées à notre budget, elles ne représentent qu’un tiers de nos charges de fonctionnement. Pour être clair, nous n’avons que 4 mois d’avance budgétaire alors qu’il est préconisé par les bonnes règles de gestion la nécessité d’avoir en permanence un exercice d’avance. Nous sommes loin du compte.

Notre Fonds Social qui correspond à notre patrimoine qui était de l’ordre de 4 976 K€ en 2013 baisse à 4 892 K€ sur 2014 et reste stable sur 2015.

Les lignes comptables que je viens d’exposer ne font pas l’exhaustivité de notre comptabilité mais elles me paraissaient utiles à la compréhension de ce sur quoi je voulais attirer votre attention. Elles ne sont pas exposées pour justifier quoi que ce soit, mais pour éclairer sur nos difficultés. Cela doit nous permettre de travailler collectivement à construire une organisation en cohérence avec nos moyens et inscrite dans la réalité d’aujourd’hui.

Nous l’avons vu, l’analyse des produits confirme notre dépendance financière vis-à-vis des directions et des partenaires car les cotisations syndicales représentent en moyenne seulement 35 % des recettes totales de la FNME CGT.

Dans l’état actuel, nos charges fixes ne peuvent pas être réduites de manière drastique sans réinterroger en profondeur notre fonctionnement et notre organisation. La démocratie, telle que nous avons décidé de la faire vivre, a un coût.

Encore quelques chiffres, le coût des réunions de directions fédérales tous les quinze jours avec un taux de présence de 50 % s’élève en moyenne à 140 000 € par exercice. Une réunion de Secrétaires Généraux sur Montreuil, c’est entre 18 000 et 25 000 € par jour, soit entre 40 000 et 50 000 € pour un Conseil Général sur deux jours pris sur le budget fédéral, mais pour autant, pas forcément budgétés si ce sont des Conseils Généraux extraordinaires. Il faut en avoir pleinement conscience lorsque l’on décide de convoquer un Conseil général supplémentaire pour espérer prendre une décision.

Sur l’année 2015 c’est plus de 60 000 € de remboursements de déplacements qui ont été demandés par des syndicats pour participer aux réunions de Conseils Généraux. Le financement des réunions de Secrétaires Généraux doit être un des chantiers de la nouvelle mandature. Il faut un débat collectif qui aboutisse à une démarche commune répondant à l’intérêt de l’organisation. Car aujourd’hui dans la réalité, certains syndicats ne demandent jamais rien, d’autres font des feuilles de frais systématiques. Est-ce par nécessité ou tout simplement par habitude ? Parfois, ce sont des camarades qui ont des moyens employeurs (ou autres) qui leur permettraient d’assumer cette prise en charge et qui néanmoins font malgré tout une demande de prise en charge par la trésorerie fédérale.

L’analyse de ces bilans ne peut se résumer à une simple analyse de chiffres. Cela traduit la réalité de la qualité de notre vie syndicale.

Lors du 3ème congrès qui s’est déroulé à Lille en 2006, il a été adopté la nouvelle répartition des cotisations. La Fédération avait le choix entre 29 % et 33 %. Elle a fait le choix de retenir dans la répartition pour son fonctionnement 29 % maximum. Sur ces 29 %, il a été créé 3 Fonds Solidaires avec comme répartition : 3 % des cotisations pour le Fonds Solidaire de Déploiement, 3 % pour le Fonds Solidaire Fédéral du droit à l’information du syndiqué et 1.5 % pour le Fonds Solidaire pour le Soutien Juridique. Si la solidarité mise en œuvre par l’intermédiaire de ces fonds, comme leur justification, ne font pas débat entre nous, il faut néanmoins être conscients que la part dévolue au fonctionnement de la Fédération est réduite à 21.5 % des cotisations.

Lors des constructions budgétaires, nous avons de plus en plus de mal à équilibrer le budget. Si nous voulons sortir de cet écueil, il nous faut augmenter les recettes et diminuer les dépenses. Diminuer les dépenses, nous l’avons vu, n’est possible que si nous « allégeons » notre organisation. Augmenter les recettes ne peut passer que par le déploiement et la syndicalisation de masse car nous avons été au bout de ce que l’on peut attendre des directions et des partenaires. A partir de là, il nous appartient de nous mettre en ordre de bataille pour conquérir notre indépendance, fiers de nos valeurs et aux côtés des salariés dans l’intérêt général.

Je ne peux terminer ce rapport financier sans mettre en avant le travail réalisé par la Commission Financière de Contrôle qui, au-delà de jouer pleinement son rôle de contrôle et de suivi de la politique financière, a su être force de propositions avec sérieux et sérénité. La CFC est un outil indispensable qu’il faut valoriser. Je remercie également le personnel de la compta qui m’accompagne depuis mes premiers pas dans le dispositif fédéral et qui est essentiel dans la gestion quotidienne de la politique financière. Je salue leurs compétences mises au service de la Fédération et leur bienveillance envers la CGT.

Rapport de la Commission Financière de Contrôle présenté par Raoul HENRY

Chers (es) Camarades,

Depuis le 3ème congrès de Lille, la Commission Financière de Contrôle s’est vu conférer des responsabilités supplémentaires en reconnaissant sa compétence pour formuler toutes suggestions et remarques sur la gestion, la politique financière de la Fédération, l’état des effectifs syndiqués et la rentrée régulière des cotisations.

Depuis les précédents congrès de Montpellier et de Besançon, la commission a pu jouer pleinement son rôle, être un véritable outil au service de la gestion financière de la Fédération. Durant ce mandat, l’effort a été porté sur l’étude approfondie de la gestion financière, la rationalisation des dépenses au travers de propositions et de suggestions à la direction fédérale.

Bien entendu, au cours de nos 12 réunions, la commission a poursuivi les contrôles des écritures comptables, des pièces de caisse ainsi que des notes de frais et de leurs justificatifs. Après chaque réunion, un compte rendu a été rédigé et envoyé au CAI ainsi qu’au trésorier, secrétaire, comptable et membres de notre commission.

Nous avons procédé à une analyse rétrospective depuis 2012. Le nombre de nos syndiqués ne cesse de décroitre de manière importante, la spirale du déclin se poursuit.

De 2012 à 2015, nous comptabilisons -4 964 FNI, soit une perte de 1 654 FNI par an (à noter que depuis la création de notre nouvelle Fédération en 1999, c’est 33 851 syndiqués en moins). Nous sommes passés de 57 297 adhérents en 2012 à 52 333 à fin 2015, soit une perte de 8,5 % de nos forces organisées.

Ce qui représente : Actifs : -1 426 et -3 538 Pensionnés dont la moitié sont issus des IEG, soit une perte financière de plus de 130 000€ par an et près de 400 000€ depuis notre dernier congrès.

En ce qui concerne nos réserves financières, nous avons assaini les dettes dues aux avances et aux prêts, malheureusement en étant contraints d’en passer une bonne partie en pertes.

La dette au titre de notre journal « Energies Syndicales » s’élève à 239 617 € fin 2015.

Concernant les dépenses de communications téléphoniques mobiles, nous enregistrons une diminution d’1/3 ; elles sont passées de 21 614 € en 2013 à 15 640 € en 2015, soit une baisse de 5 974 € (à noter qu’en 2016 le coût est de 11 488€ pratiquement la moitié par rapport à 2013), un réel effort a été fait par la Fédération suivant les préconisations de la CFC en passant de 60 abonnements téléphoniques à 25.

Les frais de déplacements repartent à la hausse de 956 000 € à 1 128 000 €. Une évolution des frais d’affranchissements de 58 000€ à 206 000€, soit une augmentation de 355 %.

Globalement sur les 3 dernières années notre compte de résultat se dégrade d’année en année.

En 2012, nous avions un résultat positif d’environ 1 000 000 €. En 2015, nous accusions un résultat négatif d’environ moins 350 000 €.Toutefois, ce chiffre est à pondérer compte tenu des résultats sur les trois derniers exercices (2013, 2014, 2015) un résultat positif d’environ 580 000 €. A ce stade, des mesures d’économies, pour indispensables qu’elles soient, sont largement insuffisantes. La CFC considère que nous sommes contraints de réduire la voilure. Par exemple, le poste « transport et déplacement » à plus d’un million d’euros par an représente 80 % de nos recettes de cotisations.

Néanmoins, l’indépendance financière de notre Fédération se juge sur le ratio des rentrées de cotisations par rapport aux charges. Celui-ci était de 30 % fin 2015. Nous avions déjà pointé à Besançon que nos réserves de trésorerie étaient insuffisantes. Aujourd’hui, la question ne se pose plus en ces termes puisque nous sommes structurellement déficitaires.

Notre commission a également procédé au contrôle de la caisse. Celui ci n’a décelé aucune anomalie.

Bien évidemment, le manque de syndicalisation est au cœur de nos difficultés. La CFC ne peut répondre à elle seule aux choix qui nous sont proposés : le repli sur soi ou le déploiement.

La commission appelle l’ensemble des structures à œuvrer pour la rentrée régulière et le solde des cotisations, ainsi qu’à un effort particulier sur la syndicalisation. Comme rappelé lors de nos derniers congrès, outre l’aspect financier qui est important, il y a également un deuxième aspect, celui de notre rapport de force et de notre capacité d’action. La chute du nombre de nos adhérents y contribue et notre responsabilité est totale.

La commission souhaite également que la nouvelle direction fédérale que vous allez élire mette en place un plan de travail visant à récupérer dans les plus brefs délais les sommes avancées par la trésorerie fédérale afin de reconstituer nos réserves financières.

L’indépendance financière de notre Fédération ne peut se faire qu’avec l’augmentation de nos recettes de cotisations, donc avec un renforcement de nos adhérents. Chaque syndicat, chaque membre de la direction fédérale, chaque élu, chaque syndiqué doit en être pleinement conscient et responsable en se mobilisant pour renfoncer notre Fédération.

La commission s’est interrogée sur l’opportunité politique d’effectuer un contrôle URSSAF le 23 décembre 2016 des comptes de la Fédération. Ce contrôle n’a débouché sur aucune anomalie ni redressement de la part de cette autorité administrative. Cela démontre, s’il en était besoin, la régularité et la sincérité des comptes de notre Fédération.

C’est en fonction de tous ces contrôles que nous proposons au congrès de donner quitus à la direction fédérale sortante pour la gestion financière des exercices 2013, 2014 et 2015.

Avant de conclure je voudrais, au nom de la commission, remercier l’administrateur trésorier et la comptabilité pour la qualité de leurs travaux et leurs disponibilités.

Camarades, j’en ai fini et je vous remercie de votre attention.

Intervention de clôture présentée par Sébastien MENESPLIER

Cher-e-s Camarades,

Nous voici arrivés au terme de nos travaux.

Avant de tirer quelques enseignements pour clôturer ce congrès, au nom de la fédération et au nom de l’ensemble des délégués du congrès, je tiens à saluer et à remercier la disponibilité et l’engagement du personnel de la fédération, l’ensemble des camarades des syndicats de la région Pays de Loire et de Nantes pour l’accueil et la tenue dans de très bonnes conditions de ce congrès.

Merci à toutes celles et ceux qui, en coulisses, ont contribué au succès de ce congrès. Merci au personnel de la cité des congrès pour leur professionnalisme.

Merci aux camarades qui ont œuvré dans les différentes commissions, à la préparation des textes, aux tables rondes et aux débats.

Merci également aux partenaires pour leur présence. Ils ont contribué à la tenue et à la réussite de notre 6ème congrès.

Enfin merci à toute l’équipe de communication pour son travail.

Les syndicats réunis en conseil général avaient décidé de redynamiser les débats du congrès, laissant plus de place à l’écriture d’orientations issues directement des débats et laissant plus de souplesse dans le retour des amendements pour les résolutions, jusqu’à la fin du premier jour du congrès.

Ce principe a permis de définir en séance trois démarches revendicatives spécifiques sur l’industrie, la numérisation et l’égalité professionnelle, mais aussi la modification des résolutions durant les débats.

Au vu des échanges, je peux dire que nous avons atteint nos objectifs communs et cette démarche peut apparaître comme une belle démonstration de démocratie syndicale dans la continuité de nos décisions du congrès.

Le débat contradictoire enrichit tout le monde. Personne ne doit sortir d’une réunion comme il y est rentré, à plus forte raison quand il s’agit d’un congrès.

Nous l’avons dit pendant la semaine, ce congrès s’est tenu dans un contexte de luttes importantes dans le secteur énergétique. Je tiens à nouveau à saluer le combat que mènent nos camarades guyanais mais aussi la lutte, ancrée depuis 2014, des salariés de l’hydraulique pour s’opposer à l’ouverture à la concurrence des concessions hydroélectriques.

Un contexte également marqué par un environnement international empli d’incertitudes et des échéances électorales déterminantes pour l’avenir des Français, pour les salariés, et donc notre syndicalisme.

Certains pourraient considérer que la semaine que nous venons de passer n’était pas suffisamment ancrée dans l’action, que nous aurions dû avoir une initiative de lutte mardi. Nous devons mesurer que nos échanges et nos débats n’ont pas été une perte de temps mais au contraire un moment de réflexion, d’analyse, un tremplin pour renforcer la mobilisation pour gagner sur nos revendications.

Je partage l’avis exprimé par Claude à la table ronde de lundi après-midi qui indiquait que la mobilisation de ces derniers mois bouscule les certitudes des employeurs de la branche IEG.

Si nous n’avons pas encore gagné sur la revalorisation du Salaire National de Base, soyons convaincus que nous les faisons vaciller sur leur volonté de réduire à sa plus simple expression nos garanties collectives.

Soyons confiants sur notre capacité à convaincre encore plus de salariés à se mobiliser, à rejoindre la CGT afin d’élever le rapport de force pour gagner. Une des clefs de notre succès passera par notre aptitude à trouver une organisation et une structuration la plus pertinente possible.

En ce sens, la résolution que nous avons adoptée sur la territorialité syndicale doit nous permettre de décider des formes d’organisations les plus efficaces lors de notre prochain congrès.

Si l’expérience du syndicat Energie 71 évoquée mardi par Philippe n’a pas valeur de règle, je crois qu’elle contribue à nous montrer le chemin que nous devons suivre.

En effet, à partir du constat des difficultés rencontrées par le syndicat des mineurs de Montceau-les-Mines, les camarades ont travaillé progressivement au rapprochement avec le syndicat Sud-Bourgogne.

Le syndicat s’appelle maintenant Mines-Energie 71 et il a pour objectif d’être un outil au service des syndiqués, actifs comme retraités, pour développer des initiatives et des luttes intergénérationnelles sur tout le territoire.

Alors, tous ensemble, mettons-nous au travail, réfléchissons, échangeons et construisons notre organisation de demain. A différentes reprises depuis lundi, de nombreux délégués ont insisté sur le besoin d’une fédération qui rassemble, unifie en tenant compte des spécificités des métiers, des différentes branches professionnelles quels que soient nos statuts et nos garanties collectives.

Je veux rappeler que c’est en 1989 que les salariés de l’énergie atomique sont devenus adhérents de notre fédération de l’énergie.

C’est dans la bataille contre le charbon de l’apartheid et pour l’utilisation du charbon français par EDF en 1982 que mineurs et électriciens et gaziers se sont rapprochés.

C’est au congrès de Grenoble en 1999 qu’est née la fédération des mines et de l’énergie.

A l’époque, nous avions insisté sur le concept de nouvelle fédération, nouvelle surtout dans son mode de vie. Mais c’est plus une juxtaposition de structures que nous avons réalisée. Alors je le dis sans aucune ambiguïté, il est nullement question d’effacer d’un revers de main notre identité. Nous sommes et resterons la Fédération Nationale des Mines et de l’Energie CGT. Aujourd’hui tenons compte de cette histoire, modifions ce qui doit l’être.

Nos structures, mêmes transformées au cours des différents congrès, ont dilué les niveaux de responsabilité.

Nous voulons mieux fédérer pour mieux tenir compte des spécificités. En quelque sorte faire nôtre cette formule : « penser global pour agir local ».

Oui, il nous faut être plus efficace dans nos instances dirigeantes afin de permettre plus de proximité et aussi mieux tenir compte des diversités. C’est tout le sens des modifications statutaires que vous avez adoptées. Cette première étape étant franchie, nous allons maintenant travailler à la mise en place d’une organisation de la fédération tournée vers les syndicats pour construire le revendicatif commun avec les salariés, renforcer la vie syndicale et déployer notre syndicalisme là où nous ne sommes pas présents.

Nous avons ainsi les outils pour mieux rassembler en permettant l’expression de la diversité de chacune de nos composantes. Ni dilution de nos responsabilités, ni fusion bureaucratique et artificielle, tel doit être notre objectif.

Si les dernières élections de représentativité actent concrètement la nécessité de gagner dans l’encadrement l’adhésion et le vote CGT, je l’ai précisé lundi et je le redis aujourd’hui : toute la CGT doit réussir cet enjeu et c’est aussi pour cela que la CGT s’est dotée d’un outil spécifique qu’est l’UFICT.

Comme l’a dit Philippe MARTINEZ dans son intervention « Les outils spécifiques ne sont pas des CGT bis. Le spécifique, ce n’est pas dire autrement ou avec d’autres mots que le syndicat général. Le spécifique, c’est construire les revendications avec les ICT, avec comme objectif d’élargir et faire converger les luttes ».

Je le redis, il y a de la place pour un avenir commun. Il n’y a plus de place aux conflits entre nous dans la CGT.

Rejetons toute idée qui pourrait conduire à diviser. Le syndicalisme, tel que nous le concevons, tel que l’histoire nous l’a légué, c’est un combat pour se rassembler dans la richesse de nos diversités.

Construisons ensemble un avenir commun à partir des préoccupations de chacune et chacun et dans l’intérêt de la défense de tous les salariés.

J’y veillerai personnellement car c’est une question d’efficacité et de démocratie.

Une partie des interventions s’est concentrée sur notre revendication du pôle public de l’énergie, et il me semble que nous avons partagé l’idée que le but commun que nous poursuivons est de mettre en place un véritable service public de l’énergie du 21ème siècle, à même de répondre aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux.

11 millions de précaires énergétiques, vous l’avez souligné, chiffre en augmentation alors que la France est le 6ème pays le plus riche au monde, c’est inacceptable !

Réindustrialiser le pays, c’est nécessaire pour satisfaire nos besoins d’aujourd’hui et de demain, équilibrer notre balance commerciale et résoudre le problème dramatique du chômage. C’est possible, mais pour cela notre pays doit continuer à fournir une énergie stable et à bas coûts. Il ne faut pas dilapider nos atouts et nos savoirs faires.

Le pôle public est le moyen politique de contrecarrer la concurrence impulsée par Bruxelles et ses technocrates zélés et avalisée par les gouvernements successifs qui ont rendu les armes avant même de livrer bataille… quand ils n’ont pas eux-mêmes alimenté l’armurerie.

La FNME-CGT milite pour que la production énergétique se fasse grâce à un bouquet optimisé. Un mix énergétique utilisant toutes les énergies en complémentarité.

Cela implique d’avoir une politique sur la recherche bien plus ambitieuse et orientée vers l’intérêt général. Nous le réaffirmons aujourd’hui, aucune forme de production ne peut être mise de côté que ce soit l’hydraulique, le thermique à flamme, le gaz, le nucléaire et les énergies renouvelables. Le tout dans une filière industrielle stabilisée et sécurisée.

La question du gaz et des réseaux d’énergies devient de plus en plus centrale dans une production qui incorpore plus de moyens décentralisés. N’oublions pas le commerce qui devrait être un outil fort de service public et non de concurrence entre opérateurs.

Vous le voyez, vous le savez, vous le vivez, le secteur a subi de profonds bouleversements. Depuis plus de 15 ans, la dérèglementation a pour objectif de passer de monopoles publics à des oligopoles privés afin de satisfaire les appétits des actionnaires.

L’instauration d’un marché de l’énergie, de plus en plus complexe, a prouvé son pouvoir de nuisance. Il met en danger la sécurité énergétique de l’Europe, voire de la France, et va conduire à des hausses de tarifs inconsidérés.

Le pôle public de l’énergie est un outil qui permet d’opter pour un nouveau type de nationalisation qui allie la maîtrise publique et la transformation fondamentale des critères de gestion, pour toutes les entreprises du secteur. Avec ce pôle public, nous proposons aux salariés, aux usagers et aux élus de s’engager dans les voies de la transformation afin de faire renaître, au sein de ce secteur, des critères de gestion qui vont dans le sens de la réponse aux besoins du pays et aux grands défis écologiques posés en ce début de troisième millénaire. Il y a urgence !

Au travers ce pôle, permettant un contrôle public accru, c’est la Nation qui commencera à reprendre le contrôle d’un secteur essentiel à son devenir pour un véritable service public du 21ème siècle.

Je tiens à saluer le travail réalisé par la confédération, la fédération, l’union départementale de l’Ariège et le syndicat Energies Pyrénées autour du projet pour la mine de Salau. Cette démarche va dans le sens du renouveau industriel minier que la fédération revendique au travers un pôle public minier. Nous allons œuvrer pour que le pôle public minier soit l’affaire de toute la fédération.

Sur notre rapport avec les autres organisations syndicales, le congrès a été traversé par des expressions partagées sur l’unité syndicale. Cette question ne doit pas nous diviser. Je ne vous apprends rien mais, dans une intersyndicale, rien n’est acquis d’avance. Une intersyndicale débouchant par une déclaration commune nationale avec un appel à l’action ne peut être qu’une façade. Combien de fois nous nous sommes dits : La question n’est pas de savoir s’ils vont lâcher, mais quand ils vont lâcher.

Même si c’est compliqué, tout est à gagner avec les salariés qui sont attachés à l’unité syndicale au plus près de leur travail et de leurs revendications.

Certains d’entre vous l’ont pointé, pour élever le rapport de force l’unité paraît incontournable, malgré toutes les embûches, malgré tous les coups tordus, malgré les stratégies.

La CGT fait vivre la démocratie syndicale. Personne ne peut lui reprocher sa responsabilité et sa capacité à organiser et mener un conflit.

Alors, au quotidien, mettons les autres organisations face à leurs responsabilités, face aux salariés, pour que ceux-ci aient connaissance des positionnements des unes et des autres. Ayons confiance dans notre capacité à convaincre les salariés de prendre leurs affaires en main.

Les débats autour de la table ronde revendicative égalité professionnelle ont montré tout le chemin qu’il nous reste à parcourir et pas uniquement dans les entreprises mais également dans la CGT. Cette question ne peut plus être traitée de manière secondaire ou remise entre les mains de quelques camarades. Elle doit faire partie de notre quotidien.

Que ce soit dans l’entreprise ou dans le syndicalisme, force est de constater que les stéréotypes de genre ont la vie dure.

Nous devons combattre, faire cesser les propos et les comportements sexistes ainsi que les violences faites aux femmes.

La résolution que vous avez adoptée porte des ambitions. Sans revenir sur chacune d’elles, permettez-moi d’insister sur quelques points.

Comme Muriel l’indiquait dans son rapport « plus les femmes seront invisibles dans nos revendications et moins elles auront envie de nous lire, de s’investir ou de participer à notre vie syndicale ».

Nous devrons donc dans la prochaine mandature mettre en œuvre une démarche offensive pour faire vivre la charte égalité femmes hommes, favoriser l’engagement des femmes et leur syndicalisation, à promouvoir la mixité et une juste représentation des femmes dans nos instances.

Il faut que notre lutte pour l’égalité femmes-hommes dans les entreprises soit l’affaire de toutes et tous.

L’égalité femmes-hommes est un sujet transverse et elle ne doit pas être abordée uniquement à l’occasion de la négociation des accords égalité professionnelle. Afin d’être en capacité de porter cette question partout, Il faut que les militantes et les militants soient formés. Nous avons l’ambition de nous déployer sur l’intégralité du salariat, l’enjeu de la syndicalisation des femmes est central pour l’avenir de la FNME-CGT.

Congrès après congrès, le rapport financier, au-delà du bilan comptable, montre la baisse du nombre de syndiqués. Celui présenté par Jean-Philippe pour ce congrès est malheureusement sur la même trajectoire. Est-ce que cette tendance est inéluctable ?

Je ne le pense pas et comme le disait Lionel, le camarade de l’hydraulique, proposons l’adhésion sur les piquets de grève. Lorsque l’on voit toute cette jeunesse remplie de fougue et force de propositions d’actions nouvelles, faisons-les adhérer à la CGT. Les jeunes sont la CGT de demain.

Dans son intervention Mardi Bruno, du CNPE de Paluel, indique 223 adhésions en 3 ans. Il explique que cette progression s’est faite notamment grâce à une présence CGT quotidienne sur les lieux de travail, des élus IRP pleinement intégrés dans l’activité syndicale, une communication multiforme en direction des salariés. Je prends cet exemple qui n’est pas forcément transposable dans un autre syndicat mais qui fait la démonstration que l’on peut inverser les choses.

Mettons l’effort nécessaire pour que toute la CGT travaille sur la continuité syndicale. Cet effort conduira à renforcer les sections de retraités, pensionnés, veufs et veuves. Le syndicalisme retraité doit prendre toute sa place dans la CGT. Les revendications existent, telle la revalorisation des pensions. Créons les conditions de mener les luttes pour gagner.

Ainsi s’achèvent les travaux de notre 6ème congrès qui a élu un Comité Exécutif Fédéral à une très large majorité. C’est une marque de confiance mais également une exigence forte que vous avez exprimée. Il appartient maintenant au CEF de s’assurer de la mise en œuvre les décisions et des orientations que nous avons adoptées durant cette semaine.

Rassembler, lutter, gagner ! Des mots qui ont raisonné durant tous nos travaux. Plus que jamais la FNME-CGT s’organise pour aller vers la victoire et fédérer les énergies !

Vive le 6ème congrès, Vive la CGT !