Aurélien Boukelmoune – Syndicat CGT Energie Valenciennois – Collectif et syndicalisme de terrain

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Si pour certains militants la fibre syndicale et sociale se révèle une fois confronté à la violence du monde du travail, pour d’autres cela remonte à plus loin. Et c’est le cas d’Aurélien.

Déjà, à l’école, il se souvient ne pas supporter l’injustice :  » je pense que j’ai toujours été voué à me battre pour les autres et à les représenter, se souvient-il. Dès l’école, je ne supportais pas les crises d’autorité non justifiées ou le manque de respect envers les élèves. » Animé par un idéal d’égalité, Aurélien entre dans les entreprises électriques et gazières en 2008 comme technicien clientèle à Béthune, par le bais d’un apprentissage en alternance. L’embauche sera actée en 2010 à Roubaix où il passera trois ans, avant de demander sa mutation à Valenciennes.

Aujourd’hui âgé de 27 ans, il se souvient avoir été très vite happé par les discours des militants CGT :  » le discours de la CGT m’a très vite touché. J’ai en plus vécu les grèves de 2009 et ai été impressionné par la capacité de mobilisation des agents pour peu qu’ils se réunissent. » Un évènement marquant qui le confortera dans ses valeurs. Il sera rapidement pris sous son aile par les militants les plus expérimentés. Un échange et une transmission des savoirs essentiels pour Aurélien: « c’est important, tout comme dans nos métiers. On m’a laissé prendre des initiatives tout en étant encadré, et même calmé parfois, car je peux être assez sanguin », dit-il avec humour. Canalisé, accompagné, émancipé. Aurélien l’est aujourd’hui. A tel point qu’il est désigné par la commission exécutive de son syndicat (CGT Energie valenciennois) pour prendre le mandat de secrétaire général dans les mois qui viennent. Une montée en puissance issue d’un collectif. L’occasion d’effectuer un bref regard en arrière : Aurélien intègre tout d’abord le Conseil d’Administration de sa CMCAS en 2014. Il est très vite sensible à la notion du « par et du pour », qu’il reconnaît et reconduit dans l’activité syndicale.

Aujourd’hui secrétaire de son CHSCT, il détient aussi les mandats de délégué du personnel (DP) ou en commission secondaire du personnel (CSP). La fermeture de son service, programmée le 1er janvier 2017, ne lui laissait pas tellement le choix. Pour le futur, Aurélien espère en tout cas une activité syndicale moins aspirée par le calendrier imposé par les directions, et recentré sur une activité de terrain. Et c’est également une idée qu’il compte porter lors du congrès de la FNME, qui sera évidemment son premier :  » Notre syndicalisme se doit, pour convaincre et rassembler, de partir des revendications de terrain. A nous d’élargir nos bases, de convaincre les agents sensibles à nos actions qui ne franchissent pas encore le pas. Ce sera en tout cas par des victoires que nous y arriverons. Même si c’est insuffisant, les premières avancées sur les rémunérations à travers des primes sont un premier pas. » Convaincre et agir. Pour Aurélien, il s’agit aussi de partager.  » De faire en sorte que le collectif prime avant tout. On le voit lors des rassemblements, nous nous battons tous ensembles pour les mêmes revendications, peu importe les métiers. Les agents commencent à en être conscients. Les directions ont longtemps divisées pour mieux régner, à nous d’inverser la tendance. » En trouvant des convergences donc. Un esprit collectif qu’il a également hâte de vivre lors du congrès :  » j’espère pouvoir échanger sur les différentes façons de faire avec nos camarades de tous horizons. Ce sera un plaisir de rencontrer des marseillais, des parisiens… Echanger ses savoirs est toujours un plus. »