Nantes et Pays de Loire – Terre d’accueil, carrefour de valeurs

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Du commerce triangulaire aux chantiers navals, Nantes et sa région auront connu une histoire tourmentée mais exceptionnellement riche.  

 C’est par un salut fraternel «  à toutes celles et ceux qui s’organisent, qui luttent pour gagner une juste répartition des richesses au profit des salariés et retraités, ainsi que celles et ceux qui luttent pour le développement de l’industrie, des services publics utiles répondant aux besoins des populations » que Jean-Marc Bozzani (lire aussi son Portrait), animateur régional de la fédération, accueillit les congressistes en ce lundi matin. Un salut et un clin d’œil «  à tous les grévistes et à nos camarades guyanais toujours dans la lutte » qui avaient eu droit, quelques instants plus tôt, à l’ovation enthousiaste d’un 6e congrès debout… Au nom des « syndicats de mineurs d’ardoise, d’uranium, du syndicat de Clemessy et de syndicats des IEG de la région de Pays de Loire », Jean-Marc Bozzani faisait part de « l’honneur d’accueillir les invités des différents pays ou continents, notamment à Nantes, premier port négrier à l’époque du triangle d’or. » Une manière de souligner la place de l’Autre dans l’histoire et la culture de la région, d’autant « qu’aujourd’hui, les électriciens et gaziers ont, avec leur comité d’entreprise – la CCAS – accueilli 47 réfugiés ». Un élan solidaire qu’il est nécessaire de valoriser, car « aider les citoyens obligés de fuir leur pays est une vraie richesse. »

De fleuve et d’océan

Si Nantes s’est construite à travers l’histoire douloureuse de la traite négrière avant de devenir un carrefour commercial et industriel incontournable, c’est d’abord à son fleuve qu’elle le doit. La Loire, « dernier fleuve sauvage de l’hexagone » (parole de pêcheur !), axe de négoce et ouverture sur l’océan, cette porte ouverte au pire du commerce triangulaire ou des invasions brutales et au meilleur des échanges, des solidarités et des valeurs. Des valeurs et une histoire symbolisées par ces fusillés de Chateaubriand lors de la seconde Guerre mondiale. « Dans ces résistants CGT, nombreux avaient des noms à consonance étrangère »,  rappelait Jean-Marc Bozzani, soucieux de faire également le lien avec l’histoire plus récente de 1968 et du mouvement social dans l’aéronautique à Sud Aviation : « Ici, le terreau est fertile pour la classe ouvrière… » Une phrase qui prend tout son sens à la lueur des luttes récentes, comme en témoigne sur notre champ fédéral les victoires engrangées par la CGT notamment à Cordemais où, « après 16 jours de conflits exemplaires en mars (*) » a été signé un protocole permettant « d’engranger plus de 90% du cahier revendicatif, sans aucune sanction. »

(*)Lire aussi Energies Syndicales n° 161, avril 2017.

  1. Valléry